Incendies en Grèce: "Beaucoup de gens sont restés coincés donc j’ai eu beaucoup de chance", témoigne une rescapée sur RMC
"Aujourd'hui la Grèce est en deuil", a déclaré le Premier ministre Alexis Tsipras, annonçant, dans une adresse télévisée à la nation, trois jours de deuil national. Les drapeaux seront en berne jusqu'à vendredi.
Le pays est sous le choc de découvertes macabres, en particulier celle sur le même terrain de 26 personnes carbonisées dont des "petits enfants".
Une centaine de pompiers poursuivaient ce mardi soir les recherches de victimes éventuelles dans cette zone de l'Attique noyée sous les flammes, continuant à recevoir "des dizaines d'appels" de personnes à la recherche de proches.
Le gouvernement a annoncé l'arrivée de 308 ingénieurs dans la région aujourd'hui, pour accélérer l'inventaire des dégâts. Ces incendies en Grèce pourraient ainsi dépasser en victimes ceux ayant tué 77 personnes en 2007. La France a proposé d’envoyer de l’aide, notamment des moyens aériens.
"Toutes les fenêtres ont explosé, les photos de famille… tout est calciné"
Pascaline Bossu est francaise, installée en Grèce, elle a perdu sa maison près de la ville de Rafina, à cause des incendies.
"Il y a une chambre qui est complètement ravagée. Il n’y a plus rien. J’y entreposais du matériel de création de bijoux et des pierres semi précieuses. Tout a fondu. Toutes les fenêtres ont explosé, les photos de famille… tout est calciné. On est sous le choc, tout le monde est sous le choc. J’ai perdu des chats mais ma famille n’était pas dans la maison, je n’y étais pas non plus. Beaucoup de gens sont restés coincés donc quelque part, j’ai eu beaucoup de chance".
“Nous avons couru jusqu'à la mer, nous nous sommes jetés dedans et avons nagé pour nous éloigner"
Nikos, habitant de Mati, a tenté d'échapper aux flammes et aux gaz en se jetant dans la mer. Mais les flots ont eux aussi fait leurs victimes. Il raconte.
“Nous avons couru jusqu'à la mer, nous nous sommes jetés dedans et avons nagé pour nous éloigner des gaz de monoxyde de carbone. On voulait s’en aller le plus loin possible mais il y avait de plus en plus de vent et le courant a commencé à nous éloigner de la côte. Ce qui me bouleverse au plus profond de mon cœur c’est l’horreur d’avoir vu quelqu'un se noyer juste à côté de moi et de ne pas avoir été capable de faire quoi que ce soit. On ne peut rien faire. C’est tragique".