RMC

Inflation jamais vue depuis 1990 aux Etats-Unis: quelles conséquences sur la France?

LECHYPRE D'AFFAIRES - L’inflation atteint aux Etats-Unis un record à 6,2% sur un an en octobre, du jamais-vu depuis 1990.

Est-ce qu’une telle accélération est possible en France? Il faut l’envisager, puisque les ressorts de la hausse des prix aux Etats-Unis sont mondiaux. Les prix de l’énergie s’envolent avec 100% de hausse sur un an pour le pétrole, 300% pour le gaz. Idem pour les prix agricoles: l’indice mondial de la FAO est au plus haut depuis le premier choc pétrolier, et le choc est aussi violent qu’à l’époque (+25% en 6 mois). Les prix du transport s’envolent aussi avec 600% de hausse pour le prix du container depuis le début de la crise.

Jamais les pénuries et les retards d’approvisionnement n’ont été si aigus, et sont responsables de surcoûts qui frappent le monde entier. Résultat: les indices de prix des directeurs d’achat sont au plus haut depuis 13 ans dans tous les pays occidentaux.

Une différence de taille avec les Etats-Unis est que la flambée des prix vient également des choix de l'administration Biden en matière de dépenses publiques, avec des plans de relance bien plus spectaculaires qu’en Europe.

Pour le moment on ne voit pas d’emballement en France…

Pour le moment seuls les prix de l’énergie s’emballent au détail (+20%). Sauf que plus en amont, les prix à la production ont affiché plus de 13% sur un an dans l’agriculture, 11% dans l’industrie made in France plus de 9% dans l’inflation importée.

Et il faut en moyenne 3 mois avant que les prix ne se répercutent au détail. Tout dépendra de la capacité des entreprises à absorber ces hausses de coûts.

Que disent les grands distributeurs?

S’ils devaient répercuter dans les négociations avec leurs fournisseurs, les hausses que ceux-ci réclament, on serait sur des hausses de prix de 4 à 5% en rythme annuel.

La banque de France nous dit que 25% des entreprises ont relevé leurs tarifs le mois dernier, contre 5% il y a un an.

Alors certes, les marges sont confortables, les trésoreries abondantes... Lles entreprises ont un matelas pour amortir le choc. Mais ce matelas, il commence à fondre.

Au détail, ca s’accélère à un rythme raisonnable jusque-là. Mais réel : 2.6 en octobre, 3.2 si on regarde l’indice harmonisé européen, que l’énergie (+20% sur un an). Sans doute pas 6%, mais entre 4 et 5% plausible en début d’année.

>>> A LIRE AUSSI - Moins de cadeaux, des repas moins gourmands, les Français vont faire des économies pour Noël

Emmanuel Lechypre (édité par J.A.)