Israël-Hamas: après 15 mois de guerre, enfin un vrai espoir de trêve à Gaza?

Et si on approchait vraiment d’une trêve à Gaza? Après 15 mois de guerre à Gaza, un accord imminent semble possible sur une trêve dans les combats et sur des libérations d’otages.
Les différents acteurs de la région connaissent une double pression américaine. Joe Biden termine son mandat dans cinq jours. Cette guerre et une éventuelle trêve, ce serait son bilan. Donald Trump lui promet de résoudre les conflits dès son arrivée à la Maison Blanche et ses équipes s’activent déjà au Proche-Orient. Benyamin Netanyahou a accueilli l’envoyé spécial pour le Proche-Orient de Donald Trump le week-end dernier.
Alors pourquoi croire, cette fois, en les négociations en cours ? On parle de “dernier cycle” de discussions, ou même, pour Doha, de “stade final” avant un accord “très bientôt”. Le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas, affirme que les principaux points de blocage sont réglés.
Qu’est-ce qu’on trouve dans cet accord de trêve tel qu’il est discuté pour le moment ? Il s’agirait d’une trêve en trois phases. Une première de 42 jours qui verrait la libération de 33 ou 34 otages israéliens.Ce mercredi matin, 94 sont toujours détenus, un tiers sont considérés comme morts.
Une libération des otages par étape
Le quotidien israélien Haaretz affirme qu’il s’agirait d’abord de libérer des femmes, des enfants et des hommes de plus de 55 ans ou malades. CNN précise qu’il s’agirait d’otages en vie. Trois seraient libérés dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Puis quatre une semaine plus tard… et ainsi de suite.
Dans le même temps, les troupes israéliennes se retireraient progressivement de différentes zones de la bande de Gaza. L’État hébreu accepterait aussi de libérer 1.000 prisonniers palestiniens, dont certains purgent de lourdes peines. Mais attention, pas des membres du Hamas ayant participé aux opérations terroristes du 7 octobre.
Après 16 jours de la première phase, du cessez-le-feu, après deux semaines de libérations donc, de nouvelles négociations débuteraient. D’abord sur les autres profils à libérer, les soldats israéliens et les civils hommes, tandis que d’autres prisonniers palestiniens seraient libérés. C’est la deuxième phase.
La troisième enfin, qui paraît aujourd’hui encore franchement plus lointaine, concerne l’administration future de de la bande de Gaza. Qui pour gouverner sur place ? Qui pour reconstruire et comment ?
Que faire des déplacés aussi ? Notamment du million de Palestiniens qui ont quitté le nord du territoire en guerre. C’est donc encore flou sur les termes de ces phases finales.
Mais le Forum des Familles, principale association de proches d’otages, parle déjà d’une “opportunité historique”. “Pas d’enthousiasme précipité” tempère le Qatar néanmoins le Qatar qui alerte sur des détails qui pourraient saper les efforts.
Toujours des points de blocage
Parce qu’il reste effectivement des points de blocage. Le Hamas demande un retrait des troupes israéliennes du couloir de Philadelphie, cette bande de terre de quatorze kilomètres de long, située le long de la frontière sud de la bande de Gaza, frontière avec l’Egypte. A l’origine c’est censé être une zone tampon pour éviter le trafic d’armes et munitions vers le territoire palestinien. Juste avant la guerre, la zone était contrôlée, conjointement par l’autorité palestinienne et l’Egypte. Israël en a repris le contrôle en décembre 2023.
Un autre désaccord du même genre persiste également sur l’instauration d’une autre zone tampon. Proposition israélienne. Une zone à l’intérieur de la bande de Gaza, qui longerait les frontières Est et Nord. Ce n’est pas tant l’existence de cette zone tampon qui ferait débat, mais sa surface, 500 mètres de profondeur maximum pour le Hamas, deux kilomètres pour Israël.
Alors l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche va-t-elle changer la donne. Le président élu a promis je cite “l’enfer au Moyen-Orient” si les otages ne sont pas libérés d’ici son investiture. C’est à se demander comment la région pourrait être plus infernale. Cela dit, le Qatar avait dit début décembre constater “un nouvel élan” après l’élection du Républicain.