"J'ai très peur": au Liban, l'inquiétude des Français grandit après le regain de tensions

Les appels à quitter le Liban et l'Iran se multiplient. Dimanche, la France a, à son tour, appelé ses ressortissants à quitter le Liban "dès que possible", par crainte d'une escalade de la violence dans le pays. "Un contexte de sécurité très volatile" peut-on lire sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Le Quai d'Orsay a aussi recommandé à ses ressortissants qui résident en Iran de quitter temporairement le pays s’ils le peuvent, estimant qu’il y a un risque de fermeture de l’espace aérien et des aéroports iraniens.
Les tensions entre Israël et le Liban et l'Iran se sont encore accentuées ces derniers jours, après des tirs de roquette du Hezbollah sur le nord d'Israël le 27 juillet dernier. Israël est accusé de la mort mercredi dernier du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran, et de celle de Fouad Chokr, chef militaire du Hezbollah, tué mardi soir dans un raid aérien israélien.
Sur place, au Liban, les Français sont inquiets. Habitante du Liban depuis plus de 20 ans, Nicole ne cache pas sa panique.
“J’ai très, très peur. J’ai déjà vécu la guerre du Liban de 2006”, indique-t-elle.
Et elle se sent même complètement coincée. “Il ne suffit pas d’avoir un passeport français pour partir. Je vais où, avec quel argent? Je ne suis pas seule en plus, j’ai ma maman qui est très très âgée et qui me dit 'moi, je ne bouge pas'. Et donc j’ai très peur parce que je me dis qu’on va se faire massacrer sur place sans pouvoir rien faire”, assure-t-elle.
Un affolement général
Mélina, elle, est partie en vacances pendant trois semaines. Elle ne voit pas d'inconvénient à raccourcir son voyage pour des raisons de sécurité. Mais de nombreuses compagnies ont supprimé leurs vols jusqu'à mardi, au moins.
“C’est une inquiétude que j’avais déjà sur les derniers jours puisqu’on apprenait que les vols étaient repoussés. Mais là, c’est complet, et le problème, c’est que la seule compagnie aérienne qui continue de voler, les prix ont explosé”, assure-t-elle.
Des Français qui sollicitent beaucoup Denise Reverss-Haddad, conseillère des Français de l'étranger au Liban. “Les gens s’affolent. On leur demande de patienter, on les calme parce que pour le moment tout est calme à Beyrouth. Les restaurants sont pleins, les plages sont pleines”, assure-t-elle.
Touristes et habitants confondus, le Liban compterait actuellement près de 33.000 ressortissants français sur son sol.