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"Je me dis que je ne le reverrai peut-être jamais": une mère obligée de laisser son fils partir vivre avec son père au Japon

La mère avait quitté le Japon en 2017 et dit avoir subi des violences conjugales. Des accusations démenties par son mari japonais.

L’appel à l’aide d’une mère pour son fils au lendemain de Noël. Louis, âgé de 4 ans doit retourner vivre au Japon où son père a obtenu sa garde. Ce dernier peut venir le chercher à tout moment à partir de 11 heures ce jeudi.

Un dénouement après deux ans de procédure, cinq procès et un rejet du dernier recours de la mère par la Cour de cassation.

C’était donc peut-être leur dernier Noel en famille. Ce jeudi matin, Marine a bien du mal à réaliser que Louis peut partir à tout moment. 

"Plus les heures passent et plus je me dis que je ne le reverrai peut-être jamais. Comme il n’y a pas d’accord avec le Japon, une fois que Louis sera reparti, si le père décide de ne plus me le montrer jusqu’à ses 20 ans, personne ne peut m’aider. Même si ça doit prendre des années, je ferai tout pour le revoir, le récupérer", explique-t-elle. 

Une situation difficile à vivre pour le petit garçon. "Il commence à comprendre qu’il va être séparé de nous. Donc il nous fait des câlins, quand quelqu’un sonne à la porte, il va se cacher sous son lit. C’est difficile à vire", explique Viviane, sa grand-mère. 

Pas un cas isolé

En 2017, Marine a quitté le Japon avec son fils. Elle dit y avoir subi plusieurs humiliations et des violences conjugales. Accusations formellement démenties par son mari japonais. Une affaire qui a provoqué un énorme élan de solidarité dans le village.

"La création de l’association, ce sont les tripes qui ont parlé d’abord. Ce petit garçon, ce n’est pas un numéro sur un dossier. Moi en l’occurrence, c’est le meilleur ami de mon fils, ça a une empreinte sur tout notre village", affirme Magali Simmons, présidente du comité de soutien.

L’histoire de Louis et sa maman avec le Japon est loin d’être un cas isolé. Au total, une centaine d'enfants français seraient concernés selon Anne Genetet, députée des Français de l'étranger. Emmanuel Macron s’était d’ailleurs emparé de la question lors de sa visite au Japon en juin dernier. Il avait jugé ces situations inacceptables. 

Estelle Henry et Margaux Bourdin avec Guillaume Descours