Menace nucléaire: "Si on n'arrête pas Poutine, il ne s'arrêtera pas", assure un ex-agent du KGB
Face à la résilience ukrainienne devant l'invasion russe, Vladimir Poutine agite la menace de l'arme nucléaire. Après un week-end marqué par de nombreuses sanctions économiques, le président russe a annoncé dimanche avoir mis en alerte sa force nucléaire:
"J'ordonne au ministre de la Défense et au chef d'état-major de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat", a-t-il assuré, justifiant cette annonce par les "déclarations belliqueuses de l'Otan" et les sanctions économiques "illégitimes".
Si certains estiment que cette menace est symbolique d'un président "aux abois", marqué par l'avancée moins rapide que prévue de ses troupes, d'autres observateurs jugent sérieuse la menace nucléaire.
"Si on n'arrête pas Poutine, il ne s'arrêtera pas", explique ce mardi sur RMC Sergueï Jirnov ancien officier traitant du KGB, entrée la même année que Vladimir Poutine au sein de l’établissement de formation supérieure aux renseignements extérieurs.
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"Poutine peut appuyer sur le bouton nucléaire mais sans déclencher la troisième guerre mondiale"
L'ex-espion estime qu'il ne faut pas prendre à la légère les menaces d'utilisation de l'arme nucléaire brandies par le président russe dimanche. Selon lui, le président russe pourrait utiliser des armes nucléaires de petites tailles:
"Poutine peut appuyer sur le bouton nucléaire mais sans déclencher la troisième guerre mondiale. Les Occidentaux estiment que si l'on utilise l'arme nucléaire, c'est en cas de dernier recours et le monde disparaît. Les Russes depuis 20 ans, miniaturisent l'arme nucléaire: ils ont des bombes d'une ou deux kilotonnes. Ça fait peur mais si ça explose, ça détruit 1 à 2 kilomètres carrés. Ce n'est pas énorme et c'est l'image qui fait peur", assure Sergueï Jirnov.
"Le pire, ce ne sont pas les paroles, ce sont les militaires russes qui ont des plans qui disent que si une puissance étrangère conventionnelle, sans l'arme nucléaire, fait la guerre à la Russie et que la Russie sent que la défaite est proche, il faut utiliser l'arme nucléaire", ajoute l'ancien officier du KGB.
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe ne se passe pas aussi bien que souhaité à Moscou. Si les principales villes du pays sont encerclées, les forces russes auraient subi de lourdes pertes humaines et matériels. L'aviation russe n'est toujours pas maîtresse du ciel et les avions ukrainiens continuent de voler et d'appuyer les troupes de défense au sol.
Dans le même temps, le président ukrainien Volodymir Zelensky est en train de gagner la guerre des images et s'affirme aux yeux du monde comme un symbole de résistance. De quoi donner des idées radicales au Kremlin qui aurait dépêché des mercenaires du groupe Wagner à Kiev pour l'éliminer selon le Times.
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