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"Objectif terre": pourquoi les porc-épics pourraient rejoindre la liste des espèces en voie de disparition

En Asie, les porcs-épics subissent un braconnage de plus en plus intensif. Ils sont chassés pour le contenu de leurs intestins.

Les porcs-épics, trouvés majoritairement en Asie, sont de plus en plus recherchés par les chasseurs. La raison : le bézoard. Une masse d'aliments non digérés qui s'accumulent dans leurs intestins. Cette perle d’estomac, comme on l’appelle, est utilisée dans certaines médecines traditionnelles en Asie. Elle aurait des vertus thérapeutiques incroyables pour guérir notamment certains cancers et le diabète. Mais ces vertus n’ont jamais été prouvées scientifiquement. 

Pourtant, les chasseurs tuent un maximum de porcs-épics. D’autant que seulement un seul porc-épic sur dix le développe. Le bézoard reste une anomalie de digestion pour les rongeurs. Il est tellement prisé qu’on le trouve au prix de 150 dollars le gramme en moyenne sur les sites asiatiques de ventes en lignes. C’est deux fois et demie le prix de l’or.

Une pratique ancienne

Cette chasse pour les bézoards ne date pas d’hier. Déjà au 16e siècle, les Européens en étaient très friands. Et c’est aujourd’hui en Chine qu’il est le plus consommé. Le problème : aucune espèce de porc-épic d’Asie du Sud-Est n’apparaît sur la liste des espèces protégées. 

Pourtant, en Malaisie par exemple, le porc-épic a déjà connu un déclin d’au moins 20% au cours des années 1990. Il est en plus chassé pour sa viande considérée comme très raffinée en Thaïlande ou au Viêtnam. Mais aussi pour ses épines qui empêcheraient entre autres les saignements de nez. Certains chercheurs craignent que le porc-épic finisse comme le pangolin. Une espèce autrefois très répandue, mais aujourd'hui fortement menacée à cause du braconnage. Un sujet d’ailleurs d’actualité puisque la crise actuelle du coronavirus a comme origine le trafic illégal d’animaux sauvages sur le marché chinois.

Johanna Castelle