Offensive turque: les Kurdes redoutent "un nettoyage ethnique"
L'offensive turque en Syrie "doit cesser", ce sont les mots de la ministre des armées Florence Parly. Mercredi, Ankara a lancé ses armées à l'assaut d'une partie du Kurdistan syrien. Des tirs d'artillerie et des raids aériens suivis par une incursion terrestre ont fait au moins 15 victimes dont 8 civils.
Les kurdes ont largement contribué à éradiquer l'Etat Islamique. Plusieurs Etats et certains experts craignent que ces tensions ne permettent une résurgence de l'Etat Islamique. Les régions de Ras Al-Aïn et Tal Abyad ont été visées. L'armée turque veut "sécuriser" une zone à l'intérieur de la Syrie afin d'y déloger les milices kurdes du YPG. Le pouvoir turc affirme vouloir y installer près de 4 millions de Syriens réfugiés en Turquie actuellement.
Un massacre des populations civiles kurdes de la région. Voilà ce que redoute Franck Cecen, membre de l'institut kurde de Paris.
"Au-delà d’une invasion, c’est un nettoyage ethnique. Il faut qu’on ne fasse plus l’économie des mots, il faut qu’on regarde les choses en face. Aujourd’hui, on a été livré, trahit même. Nous risquons d’avoir des millions de personnes sur les routes et des milliers de personnes mortes", explique-t-il.
Une offensive prévue
Les militaires turcs ont pénétré hier soir dans le nord-est de la Syrie quelques heures après avoir bombardé ce territoire. L'offensive voulue par président turc était annoncée constate le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l'ONU.
"Le président Erdogan est constant. Il dit depuis longtemps qu’il veut une zone de sécurité. Il dit depuis longtemps qu’il veut l’installer de l’autre côté. Et donc il met les moyens en œuvre, une offensive qui a été préparée pour mettre en place lui-même une zone de sécurité au sud de la frontière", détaille-t-il.
Ankara envisage de reloger dans cette zone près de 4 millions de Syriens actuellement réfugiés en Turquie.