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"On préfère mourir plutôt qu'être déplacés à nouveau": à Gaza, l'espoir a disparu

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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé, lundi, vouloir prendre le contrôle de Gaza, alors que la famine fait rage. Accablée par la faim, la population gazaouie a perdu espoir.

Israël a lancé sa vaste opération terrestre sur Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré, lundi, qu'Israël allait "prendre le contrôle de toute" la bande de Gaza. L'armée israélienne a tué 52 personnes depuis la nuit de dimanche à lundi. La population gazaouie fait face à une situation humanitaire de plus en plus critique.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmé, lundi, du risque de famine qui augmente dans la bande de Gaza où "deux millions de personnes sont affamées" selon lui.

Des Gazaouis sans espoir

Alors que la famine ronge le territoire, la peur s'intensifie parmi les Gazaouis. "Fatiguée", dans son refuge de béton et de ruines, protégée d'une bâche en plastique, Safaa tente de calmer les cris de son bébé pour que nous puissions l'entendre: "Là où on est, dans notre quartier, on nous ordonne d'évacuer et de se déplacer."

Mais cette fois-ci, c'est au-dessus de ses forces. "Se déplacer, ça nous coûte trop cher, des efforts physiques pour tenter de rallier une zone sûre. Monter la tente et vivre dedans. C'est trop difficile", explique-t-elle sans espoir et accablée par la faim.

"On préfère mourir maintenant plutôt qu'être déplacés à nouveau", confie Safaa.

Nour, elle, a décidé de fuir. Sommée de quitter son quartier de Jabalya en proie aux bombardements, elle se filme et veut garder une trace de son exil. "Pour la millième fois, je quitte ma maison", raconte-t-elle. "Je prends ce qu'il me reste, quelques objets et un coeur brisé."

"Les gens installent leur tente sur les trottoirs. On a vraiment peur de cette opération terrestre", décrit Nour, qui s'est "faite à l'idée" de ne jamais rentrer chez elle.

Israël appelé à autoriser une reprise "massive" de l'aide humanitaire

La reprise de l'aide humanitaire à Gaza doit se faire de manière "immédiate, massive et sans entrave", a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères, après l'annonce par Israël qu'elle allait autoriser l'entrée d'une "quantité de base de nourriture" dans l'enclave.

La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, dont le pays reconnaît l'État palestinien depuis 2014, a vivement réagi. "Si cela signifie une annexion, c'est contraire au droit international. La Suède est fermement convaincue que le territoire de Gaza ne doit être ni modifié ni réduit", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Elle a également exhorté Israël à autoriser la reprise de l'aide humanitaire à Gaza, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que deux millions de personnes mouraient de faim dans le territoire.

Inès Zeghloul (avec TRC)