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Paraguay: la reconversion en politique ratée de l'ancien gardien José Luis Chilavert

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Ancien gardien star de l'équipe nationale du Paraguay, José Luis Chilavert se présente à l'élection présidentielle qui a lieu ce dimanche. Mais sa campagne, d'inspiration bolsonariste, ressemble à un long chemin de croix, alors qu'il n'est crédité que de 2% des voix dans les sondages.

Il a traumatisé des générations d'attaquants. Il a failli sortir à lui tout seul l'équipe de France de sa Coupe du monde, en 1998, et priver les Bleus d'une première étoile. José Luis Chilavert, gardien de l'équipe nationale du Paraguay de 1989 à 2003, s’est fait connaître autant pour ses arrêts décisifs que pour son style fantasque. Un gardien qui faisait le show sur les terrains et en dehors.

Plus rare, il était aussi un gardien qui marquait des buts: 62 au total en carrière professionnelle dont 44 sur penalty et 16 sur coup franc, et quatre buts décisifs pendant les éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Dans son pays, Chilavert – qui a fait un bref passage en France au RC Strasbourg de 2000 à 2002 - est l’égal de Zidane chez nous. C’est une star.

Une candidature comme un serpent de mer

Mais son étoile se ternit depuis qu'il s'est risqué sur le terrain politique. Dimanche, il sera sur la ligne de départ de l'élection présidentielle au Paraguay, avec douze autres candidats. Depuis 2004, son nom était régulièrement cité comme possible candidat. Cette fois, il a sauté le pas. Son rêve est de bousculer le parti Colorado, dont il était pourtant proche, qui n’a lâché le pouvoir qu’une seule fois depuis 1947 aux libéraux de centre-gauche.

Après tout, des footballeurs qui réussissent en politique, ça existe: le Ballon d’or 1995, George Weah, autre grande star du foot passée par le PSG, Milan, Chelsea et Manchester City, est bien devenu président de la République du Liberia en 2018.

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Son modèle: Bolsonaro

Sauf que pour "Chila", c'est la bérézina. Lui ne sera pas élu. Les sondages le créditent au maximum de 2% des voix. Nationaliste, réactionnaire, homophobe, anti-LGBT, il n’a qu’un modèle en politique: le Brésilien Jair Bolsonaro. Apôtre du modèle familial catholique, il se présente comme le candidat anti-corruption.

Sauf qu'il trouve, sur ce créneau populiste, un candidat encore plus "anti-système" que lui: un certain Paraguayos Cubas est crédité, pour sa part, de 10% de voix. Dès lors, sa campagne ressemble à un chemin de croix. Dernière polémique en date: son propre avocat l’a descendu en flammes dans les médias au motif que José Luis Chilavert ne lui aurait jamais payé ses honoraires et qu’il aurait manqué de respect à sa femme, enceinte. Un belle manière de se mettre hors-jeu tout seul.

Laurent Neumann avec MM