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Pétition record pour un autre référendum au Royaume-Uni: "tout cela est consultatif"

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Après la victoire du Brexit lors du référendum, les démarches pour sortir le Royaume-Uni de l'UE s'amorcent. Mais une pétition adressée au parlement réclame un deuxième référendum et dépasse déjà les 2 millions de signatures. Yves Bertoncini, le directeur de l'Institut Jacques Delors, analyse l’avenir possible de cette requête.

Depuis le vote britannique en faveur du Brexit, ce mot est sur toutes les lèvres. Après le choc, la nouvelle doit désormais être assimilée, par les Européens d’abord, mais surtout pas les Britanniques. Les démarches pour sortir le pays de l'UE s'amorcent, et les dirigeants européens ont fait savoir de manière unanime leur volonté d’accélérer ce processus le plus possible. Le président de la Commission européenne l’a dit, celui du Parlement l’a répété, et les ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs de l’UE l’ont à nouveau fait savoir samedi à l’issue de leur rencontre à Berlin.

2 millions de signataires en 2 jours

Un diplomate belge a été nommé samedi par l'Union Européenne pour négocier la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'UE, et toutes les parties commencent à organiser l’après-Brexit. Mais pour les Britanniques qui y étaient opposés, la pilule a du mal à passer. En Grande-Bretagne, une pétition en ligne adressée au Parlement britannique pour réclamer l'organisation d'un nouveau référendum a ainsi dépassé les 2 millions de signatures samedi, en seulement deux jours. Submergé par les clics, le site a même dû fermer à plusieurs reprises, avant de rouvrir.

Les signataires demandent que, "en cas de victoire du Brexit à moins de 60 % des voix, un autre vote soit organisé". Cette pétition a plus de signataires que toutes les autres sur le site du Parlement. Cette signature pourra-t-elle faire changer les choses? Un deuxième référendum est-il envisageable, malgré les déclarations contraires du Premier ministre démissionnaire David Cameron?

Tout dépend désormais des parlementaires

Pour Yves Bertoncini, directeur de l'Institut Jacques Delors, l’avenir de cette pétition est incertain.

"La seule obligation pour les parlementaires britanniques est de répondre aux pétitionnaires, pour leur dire ce qu’ils comptent en faire", explique-t-il, interrogé sur RMC. "Tout ça est consultatif".

La question d’un deuxième référendum ou non dépendra désormais des parlementaires, qui doivent se saisir de la question. "Il est possible qu’un parlementaire britannique puisse dire qu’il propose un nouveau référendum pour suivre la volonté du peuple. Mais ils n’ont évidemment aucune obligation de la transformer en acte concret, c’est-à-dire d’engager le gouvernement à organiser réellement un second référendum, surtout que le premier vient à peine d’être organisé", analyse Yves Bertoncini.

C.V. avec Constantin de Vergennes