Présidentielle aux Etats-Unis: "Le pays de Google et Apple n’a pas été capable de fabriquer quelque chose de plus moderne"
Ce mercredi, les Américains votaient pour élire leur futur président de la République. Mais, problème, aucun des deux candidats n’a pu être partagé encore ce jeudi. En cause: les votes par correspondance. Ces bulletins, envoyés par la poste, peinent à arriver à destination pour être compter.
Jeudi, le candidat démocrate Joe Biden était jeudi aux portes de la Maison Blanche après des victoires précieuses dans deux Etats-clés face à Donald Trump, qui s'est engagé de son côté dans une véritable guérilla judiciaire.
Avec le Wisconsin et le Michigan en poche, deuxième et troisième Etats repris à Donald Trump avec l'Arizona, Joe Biden dispose désormais de 264 grands électeurs. S'il remportait le Nevada (6) il atteindrait le nombre magique de 270 pour devenir le 46e président des Etats-Unis.
Donald Trump a déposé un recours en justice pour obtenir la suspension du dépouillement dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, où il ne devance son rival Joe Biden que d'une courte tête selon des résultats partiels.
Invitée d'"Apolline Matin" sur RMC, Anne-Élisabeth Moutet, journaliste spécialiste des États-Unis et éditorialiste au New York Post, rappelle pourquoi ce "système compliqué des grands électeurs" existe aujourd’hui aux États-Unis.
"La raison de l’organisation de ce système date de 1776, au moment de l’écriture de la Constitution. Pour avoir les résultats qu’on faisait venir à cheval jusqu’à Washington, ça prenait des semaines. Mais ce principe était parfaitement efficace à la fin du 18e siècle et on voit bien que, depuis, le pays de Google et Apple n’a pas été capable de fabriquer quelque chose de plus moderne, souligne-t-elle".
Donald Trump a souhaité que l’on recompte les votes dans le Wisconsin, État qu’il a perdu pour moins de 21.000 votes. Le président sortant a même menacé de saisir la Cour suprême.
"Il est difficile de voter ici, aux États-Unis"
Anne-Élisabeth Moutet explique que cette élection a rassemblé des dizaines de millions d’Américains... ce qui a pu provoquer des retards dans le décompte: "Il y a une extraordinaire mobilisation avec 76% de votants. Ce chiffre serait déjà bon en France mais aux États-Unis, c’est sans précédent".
Elle souligne le fait qu’il est "difficile de voter ici car les bureaux de vote sont éloignés, il y a des queux de plusieurs heures avant de voter. Et puis, c’est aussi pas très bien réglementé. Les Républicains se plaignent depuis des années de ça. On n’est pas obligé de présenter sa carte d’identité (c’est aux États de décider s’il le faut ou non, Ndlr). Les démocrates, eux, expliquent que c’est discriminant et que ça coûte de l’argent".