Référendum en Turquie: "avec le ‘oui’, le président tiendra tête à l’Europe"

- - AFP
Près de 55 millions d’électeurs sont appelés à dire "oui" ou "non" à 18 articles qui vont donner plus de pouvoirs à leur président. Une réforme souhaitée par Recep Tayyip Erdogan, neuf mois après la tentative de coup d’Etat contre lui.
Si le "oui" l’emporte, le président turc se passera de premier ministre, nommera lui-même les ministres, mais aussi une partie des juges et procureurs. Il pourra également gouverner par décret sans du vote donc du parlement turc.
"S’il n’y a pas un sabotage je suis sûr que nous allons l’emporter"
A Ankara, les partisans du "evet", "oui" en turc, sont omniprésents. Des affiches géantes trônent sur les immeubles de la ville. Et sur les trottoirs, les partisans du "oui" eux distribuent sans relâche leur tract. Les échanges sont parfois tendus avec les passants, mais depuis six mois, Aylena fait la campagne pour le "oui". "S’il n’y a pas un sabotage je suis sûr que nous allons l’emporter, nous en sommes convaincus", assure-t-elle.
Aux craintes des dirigeants européens de voir le président Erdogan avoir plus de pouvoirs, ces militants répondent tous la même chose: "nous n’avons qu’une seule chose à nous dire… Il n’y aura plus de Turquie qui cède. Avec le ‘oui’, il y aura un état turc fort, où le président tiendra tête à l’Europe".
Dans le camp du "non", "nous sommes victimes de harcèlement"
Dans le camp adverse, celui du "non", les Kurdes sont très engagés. En tête de l’opposition au projet de Erdogan, le HDP, le parti démocratique des peuples. Tout au long de la campagne de ce référendum, le parti pro-kurde a subi des pressions, assure Fatma Kurtulan l’une de ses représentantes. "Nos tracts ont été saisis, la musique de notre parti a été interdite parce qu’elle est kurde. C’est une grave violation de nos droits. Sur le terrain, on est victime de blocage de la police et de la gendarmerie. Nous sommes victimes de pressions, de harcèlement. Selon nos calculs, depuis de le début de la campagne, 2135 de nos partisans ont été interpellés et 399 sont incarcérés". Le résultat du vote reste incertain. Le résultat du vote reste incertain. Les derniers sondages donnent une très légère avance au "oui".