Sébastien, expatrié en Floride: "Mes amis pro-Trump me disent qu'ils vont reprendre le pays"

Sébastien, chef d'entreprise basé à Palm Beach en Floride, a vu cet Etat finalement basculer pour Donald Trump. Mais ce Français expatrié n'a pas été vraiment surpris par le résultat.? Il l'explique à RMC.fr.

"J'étais en ville en début de soirée. Il n'y avait pas grand monde dans les rues. Toutes les télés des bars étaient branchées sur CNN, mais il n'y avait pas de liesse, pas de folie.

On savait qu'en Floride, le résultat serait serré, et quand j'ai vu que l'Etat basculait doucement vers Trump, je n'ai pas été si surpris que ça. Pour le reste du pays, j'ai quand même été surpris qu'il vote comme la Floride.

En Floride, et surtout au Sud, il y a beaucoup de latinos. Dans certains endroits de Miami, ils parlent complètement espagnols, c'est principalement cela qui a attiré les gens que je connais vers Donald Trump. Ils pensent que le gouvernement se battait plus pour les étrangers que pour les blancs. J'ai senti un certain ras-le-bol. C'est d'ailleurs un certain ras-le-bol que l'on retrouve aujourd'hui en France: on blâme l'immigration.

Moi en Floride, autour de moi, j'avais beaucoup de gens qui soutenaient Trump, pas forcément le personnage mais certaines de ses idées. J'ai vu beaucoup de gens qui n'aimaient pas trop Hillary Clinton.

"Mes amis pro-Trump me disent qu'ils vont 'reprendre le pays'"

Tout le monde en parle ici, ça va être le sujet de discussion numéro un de la journée. J'ai un ou deux amis pro-Trump qui sont bien contents. Ils m'ont dit qu'ils allaient reprendre le pays. Je ne pense pas du tout comme eux, ça me fait un peu peur. Pour moi, les extrêmes n'amènent jamais rien de bon.

Mais je pense que Trump va calmer son discours. Il n'arrivera pas à faire la moitié de ce qu'il a dit.

Je sais qu'hier, des gens me demandaient pour rigoler s'ils pouvaient venir dans notre pays en cas de victoire de Trump. J'imagine qu'ils doivent bien être sous le choc.

Moi j'ai une carte verte que je peux renouveler facilement. J'ai fait traîner ma demande de naturalisation mais là, je vais commencer à faire les papiers d'ici deux semaines, si jamais Trump veut durcir les règles!"

Propos recueillis par Paulina Benavente