RMC

Séisme au Maroc: des opérations de déblaiement ont débuté, avec la crainte de la pluie et du froid

Au Maroc, après le séisme, le manège des pelleteuses a commencé, comme à Ouirgane. De premières opérations de déblaiement, car il faut s'organiser avant l'arrivée des pluies et de l'hiver.

Cela fait maintenant cinq jours que le violent séisme qui a fait plus de 2.900 morts et 5.530 blessés a touché le Maroc. Les secouristes continuent leurs efforts pour venir en aide aux villages de montagne dévastés, mais les espoirs de retrouver des survivants sont très faibles.

Une réplique a été ressentie ce mercredi à Imi N'Tala, à 70 km au sud-ouest de Marrakech. Une personne a été légèrement blessée et transportée à l'hôpital. Des hôpitaux de campagne ont été installés pour soigner les blessés. D'autres sont évacués vers Marrakech.

En même temps, des équipes du ministère de l'Equipement poursuivent leurs travaux pour rouvrir des pistes menant aux petits villages montagneux. Mais il faut aussi penser à l'après. Sur place, il est trop tôt pour parler de reconstruction, mais des opérations de déblaiement ont d’ores et déjà commencé, comme à Ouirgane. Avec le bruit des pelleteuses et le va-et-vient des camions entre les ruines. Mohammed jette un dernier regard sur sa maison.

“C’est moi qui l’ai construite. Je l’ai agrandie petit à petit et quand je l’ai enfin terminée, le tremblement de terre est arrivé. Avec quoi reconstruire? Avec ce que j’ai, on arrive à peine à se nourrir”, déplore-t-il.

"Il faut qu’on fasse vite"

Les trois murs restants sont abattus par la griffe de fer que conduit Taoufik. Une fois fouillé, le terrain pourrait servir de campement.

“On prépare le terrain pour qu’ils puissent planter des tentes. Mais il faut qu’on fasse vite. Quand il commence à pleuvoir, la montagne ruisselle et ça peut provoquer des éboulements. On fait de notre mieux. On se relait jour et nuit”, explique-t-il.

La pluie inquiète aussi ceux qui habitent désormais sous les tentes, souligne Hamza, sans pouvoir envisager un avenir. “Quand les secousses s'arrêteront et que le climat sera favorable, on espère qu’on pourra reconstruire. Mais le froid arrive, la pluie… Les gens vont souffrir”, pointe-t-il.

Pour autant, aucun ici ne pense à quitter sa terre de gravats. Pour tous les habitants, le village est une famille.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours