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"Il y en a tellement": le lourd travail de prise en charge des blessés au Maroc, après le séisme

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Le séisme au Maroc a fait plus de 2.900 morts, mais aussi plus de 5.500 blessés. Des blessés qu'il faut soigner, mais dont la prise en charge n'est pas toujours facile. Beaucoup se trouvent dans des villages isolés.

Les recherches continuent pour trouver des survivants, quatre jours après le séisme au Maroc, mais les espoirs se dissipent peu à peu. Mardi, le roi Mohammed VI a rendu visite à des blessés dans la région de Marrakech. Après avoir visité le centre hospitalier, le roi a fait un don de sang.

Il y a eu plus de 2.900 morts selon un bilan provisoire après le tremblement de terre du 8 septembre, le plus puissant jamais enregistré dans le royaume. Des villages entiers ont été rasés et plus de 5.500 personnes ont été blessées.

Ils sont acheminés vers des centres pour être soignés, mais dans la province d'Al-Haouz, l'épicentre du séisme, beaucoup de villages sont reculés. Les centres de soins sont montés à la hâte, comme au dispensaire d’Amizmiz.

Des têtes bandées, des airs hagards, défilent sous une tente ou devant une pharmacie dans un préfabriqué. Des contrôles, des pansements, sont faits et refaits ici. “Je suis venu pour ma béquille”, explique Larbi. Sa femme et ses trois enfants, gravement blessés, ont été transférés à l’hôpital de Marrakech.

“La maison a vacillé, et elle s’est effondrée sur nous. C’est le plus petit de mes enfants qui a le plus souffert, il a des fractures au dos et à la jambe. Aujourd’hui, je ne pense plus à rien. Je suis en vie et je remercie Dieu”, indique-t-il.

Le difficile transfert des données

Une ambulance interrompt les consultations. Au volant, Mohamed a la cinquantaine énergique et le sourire facile. “Moi, je bosse depuis 23h30 vendredi, sans sommeil, ni rien… J’ai encore peur, comme ce jour-là. Même si on travaille, on est concentré, j’ai peur. Quand je prends un malade, je prie Dieu pour le ramener vivant”, confie-t-il.

Il craint que certains blessés périssent pendant les longs kilomètres sur les routes sinueuses de la région.

“Les blessés viennent d’autres villages, ils passent ici avant d’aller à Marrakech. Il y en a tellement…”, constate-t-il.

Il a perdu sa maison et sa famille vit dehors, mais Mohammed continue ses allers-retours.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours