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Soudan: Paris exprime sa "consternation" après la mort de trois humanitaires de l'ONU

De la fumée s'élève de bâtiments à Khartoum, au Soudan, le 16 avril 2023, alors que des combats font rage entre l'armée et ses rivaux paramilitaires

De la fumée s'élève de bâtiments à Khartoum, au Soudan, le 16 avril 2023, alors que des combats font rage entre l'armée et ses rivaux paramilitaires - AFP

Les conflits civils s'enveniment au Darfour avec 56 morts en 24h dont trois humanitaires de l'ONU. Paris a exprimé sa "consternation" tandis que le le chef de la Comission Africaine va se rendre immédiatement sur place

Les affrontements font rage dimanche au Soudan pour le deuxième jour consécutif, et ni l'armée ni la puissance force paramilitaire du général Mohamed Hamdane Daglo ne parviennent à l'emporter malgré des combats qui ont tué une soixantaine de civils, dont trois employés humanitaires de l'ONU.

Les deux parties ont annoncé accepter la demande de l'ONU d'ouvrir des "couloirs humanitaires" durant trois heures dans l'après-midi, sans pour autant que les bruits des explosions et des tirs cessent à Khartoum. Les médecins qui, eux, appellent à laisser passer les blessés depuis samedi matin, n'ont pas fait état d'arrivées massives de blessés jusqu'ici durant cette fenêtre qui s'est refermée à 19h.

Les combats à l'arme lourde font toujours rage dimanche à Khartoum et dans ses banlieues entre l'armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), d'ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l'armée avant d'essayer de la déloger du pouvoir depuis samedi.

Deux jours de tensions permanentes

Depuis samedi, raids aériens faisant trembler les immeubles, tirs d'artillerie, combats de rue au fusil automatique ou à la mitrailleuse lourde n'ont laissé aucun répit aux habitants de Khartoum privés d'eau et d'électricité. Les combats se concentrent dans la capitale et au Darfour, dans l'Ouest.

Un réseau de médecins prodémocratie a recensé 56 civils ainsi que "des dizaines" de combattants tués, et plus de 600 personnes blessées.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a suspendu son aide au Soudan après la mort de ses trois employés, tués dans des combats au Darfour. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé que les responsables soient "traduits en justice au plus tôt". Des témoins ont également fait état de tirs d'artillerie à Kassala, dans l'Est.

Le conflit couvait depuis des semaines, empêchant tout règlement politique dans l'un des pays les plus pauvres du monde. Le Soudan tente d'organiser ses premières élections libres après 30 ans de dictature.

Un cessez-le-feu à déterminer

Lors du putsch ayant mis fin en octobre 2021 à la transition démocratique, le général Burhane et le général Daglo, dit "Hemedti", avaient fait front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais leur rivalité a explosé samedi.

La communauté internationale multiplie depuis les appels au cessez-le-feu. La Ligue arabe et l'Union africaine se sont réunies en urgence.

Au Caire, les pays arabes se sont mis d'accord pour condamner les violences et appeler à une "solution politique". Une option qui n'a jusqu'ici pas mené au retour à la transition démocratique au Soudan, sorti seulement en 2019 de trente années de dictature islamo-militaire.

Dans un communiqué paru dimanche, la France exprime "sa consternation face au décès de plusieurs travailleurs humanitaires du Programme alimentaire mondial". Aucune autre réaction officielle française n'est à noter en attednant d'éventuelles aides humanitaires.

L.K avec AFP