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Une mission diplomatique française se rendra en Syrie mardi: une première depuis 12 ans

Un homme brandit un drapeau de l'opposition syrienne à Alep, dans le nord de la Syrie, le 11 décembre 2024.

Un homme brandit un drapeau de l'opposition syrienne à Alep, dans le nord de la Syrie, le 11 décembre 2024. - Ozan KOSE

Une mission diplomatique française se rendra mardi 17 décembre à Damas, en Syrie, pour la première fois depuis 12 ans, a annoncé dimanche sur France Inter le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

L'objectif des quatre diplomates envoyés en Syrie sera de "reprendre possession de nos emprises sur place", "établir de premiers contacts" avec les nouvelles autorités et "mesurer les besoins urgents de la population" au plan humanitaire, a-t-il précisé.

Il s'agira aussi de "vérifier si les déclarations de cette nouvelle autorité plutôt encourageante qui appelait au calme, qui apparemment ne s'est pas livrée à des exactions, sont bien suivies d'effet sur le terrain".

Jean-Noël Barrot s'est rendu samedi à Aqaba, en Jordanie, pour rencontrer des responsables américains, européens, arabes et turcs au sujet de la transition en Syrie après le renversement de Bachar al-Assad, chassé le 8 décembre par des rebelles islamistes.

À l'issue d'une offensive de 11 jours, une coalition de factions rebelles emmenées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris aux forces gouvernementales la grande partie du pays, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad.

"Garantir les droits de tous"

Le nouveau Premier ministre chargé de la Transition jusqu'au 1ᵉʳ mars, Mohammad al-Bachir, a promis un État de droit et de "garantir les droits de tous", face aux inquiétudes de la communauté internationale. La rencontre d'Aqaba a permis d'établir les conditions auxquelles la communauté internationale peut engager le dialogue avec les nouveaux maîtres du pays, à savoir notamment le "respect des minorités", "des droits de l'homme", "des droits des femmes", le fait qu"aucune exaction (n'est) acceptable", "la lutte contre Daesh et le terrorisme", a affirmé M. Barrot.

"Vis-à-vis des nouvelles autorités à Damas nous n'avons aucune naïveté, nous connaissons le passé de certains de ces groupes islamistes", a-t-il poursuivi, expliquant que la France suivra la période qui s'ouvre "avec beaucoup de vigilance".

"Sur le plan de la sécurité, les armes doivent se taire et la menace terroriste qui reste très présente doit être contenue", a-t-il dit.

"Sur le plan politique, les autorités de fait doivent céder la place à une autorité de transition qui soit représentative de l'ensemble des confessions, des communautés de la Syrie et qui puisse progressivement faire avancer la Syrie vers une nouvelle Constitution et à terme vers des élections", a ajouté le ministre.

Enfin, a-t-il précisé, "nous nous mobilisons de manière inconditionnelle pour l'aide humanitaire qui doit continuer à parvenir aux Syriens qui en ont besoin", le conflit ayant causé d'importants "déplacements de populations".

C.A avec AFP