Vendre cocaïne, MDMA et drogues dures en pharmacie? La mairie d'Amsterdam ouvre le débat

Autoriser la vente de cocaïne en pharmacie ou la mise sur le marché de la MDMA, c'est pour la maire d’Amsterdam, Femke Haselma, le seul moyen de réguler le narcotrafic aux Pays-Bas. Elle souligne des “conséquences désastreuses" sur l’économie et la sécurité de la capitale néerlandaise ainsi que "les sommes incroyables" versées pour la répression et la lutte contre le trafic.
Le gouvernement néerlandais est opposé à cette régulation de drogues dures, mais Femke Haselma veut ouvrir "un débat économique, plus pragmatique ou financier à ce sujet".
Le monopole est laissé aux criminels, souligne la maire d'Amsterdam qui imagine la cocaïne distribuée en pharmacie ou dans un cadre médical.
"La question n’est pas: voulons-nous approuver les drogues? Je pense aussi que certaines drogues sont dangereuses et qu’il est raisonnable de réduire leur consommation. Mais je remarque aussi que la façon dont nous procédons pour endiguer la criminalité ne porte pas ses fruits", assure-t-elle.
Les trafiquants s'adapteront toujours?
La prohibition ne marche pas, abonde l'addictologue Jean-Pierre Couteron. "L'idée n'est pas de libéraliser ces produits mais de les mettre, puisqu'il y a une demande et qu'elle ne disparaîtra pas, de les mettre dans un circuit de distribution plus facile à contrôler, tenu par des acteurs plus responsables, avec mesures de précautions...", explique-t-il.
Mais il faut craindre la souplesse des trafiquants, nuance Michel Gandilhon, de l'Observatoire des criminalités internationales.
"La légalisation va poser un cadre des prix des taxes et ça donnera toujours une marge de manœuvre pour les trafiquants pour proposer des produits moins cher, moins taxés plus purs et donc plus dangereux et reporté sur d'autres substances", détaille-t-il.
Le chercheur rappelle que la cocaïne a été vendue en pharmacie, au début du 20e siècle puis interdite, pour des raisons de santé publique.