Visas étudiants aux Etats-Unis: Paris promet des "solutions de repli"

Le ministre français de la Recherche, Philippe Baptiste, quitte le palais de l'Elysée après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, le 28 avril 2025 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le ministre français de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a promis mercredi des "solutions de repli" pour les étudiants qui avaient prévu de partir étudier aux Etats-Unis l'an prochain et n'obtiendraient pas leur visa à la suite des mesures annoncées par l'administration Trump.
La décision du gouvernement américain de suspendre le traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux, "crée une forte incertitude pour tous les étudiants qui prévoyaient de passer la prochaine année universitaire dans des établissements américains", constate M. Baptiste dans une déclaration reçue par l'AFP.
Des centaines de visas déjà révoqués
"Nous allons proposer dans les plus brefs délais des solutions de repli en France à tous ceux, français et européens, qui auraient des difficultés à obtenir leur visa ou qui ne souhaiteraient plus se rendre aux États-Unis en raison du contexte particulier que connaît le monde universitaire américain", poursuit-il.
Dans un document interne vu par l'AFP, le département d'Etat demande désormais aux ambassades et aux consulats américains de ne pas autoriser de "rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d'échange", en attendant la publication de "directives sur l'examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type".
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, des centaines d'étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion.
8.543 étudiants français aux Etats-Unis en 2023
"Ce qui m'inquiète le plus, ce n'est pas tant de ne pas avoir mon visa, c'est qu'il soit révoqué en cours d'année, parce qu'on a vu,, des étudiants, des chercheurs qui sont arrêtés et expulsés", déclare à l'AFP Hadrien Coccoluto-Roussel, étudiant en 2e année à Sciences Po Paris qui doit partir étudier à l'université George Washington à la rentrée prochaine.
"Si j'avais prévu ça, je n'aurais absolument pas demandé" de partir aux États-Unis pour cette année d'étude à l'étranger, précise le jeune homme de 19 ans qui a participé au mouvement pro-palestinien du prestigieux institut français de science politiques.
En 2023, 8.543 étudiants français sont partis étudier aux États-Unis, un nombre en hausse de 24% par rapport à 1999, d'après le rapport Open Doors de l'Institut américain de l'enseignement international (IIE).
Paris s'est déjà positionné comme possible terre d'accueil pour les chercheurs aux Etats-Unis qui verraient leurs programmes de recherche remis en cause, dans un contexte d'offensive de l'administration Trump contre le monde universitaire.