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Jacqueline Sauvage, symbole des femmes battues?

Jacqueline Sauvage, symbole des femmes battues?

Jacqueline Sauvage, symbole des femmes battues? - -

TF1 diffuse ce lundi soir un téléfilm réalisé par Yves Rénier, inspiré du livre de Jacqueline Sauvage, cette femme battue et condamnée pour le meurtre de son mari.  Dans le rôle principal, Muriel Robin, qui souhaite incarner toutes les femmes victimes de violences conjugales. Un téléfilm qui remet sur le devant de la scène les débats qu'ont suscité l'affaire Jacqueline Sauvage.

Le téléfilm, Jacqueline Sauvage: c'était lui ou moi, retrace l'histoire de cette femme battue, condamnée pour le meurtre de son mari puis graciée par François Hollande après 4 ans de détention. Depuis, bien des personnes voient en elle un symbole des femmes battues. C’est le cas de Muriel Robin, qui l’incarnera dans le téléfilm: "Moi ce que je fais en faux, des femmes le vivent au quotidien. […] C’est plein de Jacqueline. Elle est devenue un symbole, évidemment".

Les réfractaires se font de nouveau entendre avec la diffusion du téléfilm. C’est le cas de la journaliste, Hélène Matthieu, co-auteure d'une contre-enquête sur l'affaire publiée l'an dernier: "Ce n’est pas le symbole idéal. Quand on voit que son mari qui était en train de partir, avait une maîtresse, Mme Sauvage a été le rechercher avec un fusil pour qu’il revienne. Ce n’était pas une femme sous emprise qui ne pouvait pas partir. Elle pouvait partir, elle avait les moyens pour partir. Elle ne l’a jamais fait ".

Le "symbole de quelqu’un qui a tué son mari" pour le procureur de la République de Blois

Eriger Jacqueline Sauvage en figure des violences conjugales ne véhicule absolument pas le bon message s'insurge le procureur de la République de Blois, Me Frédéric Chevallier, avocat général au procès: "Si c’est un symbole, il faut dire à toutes les femmes battues: 'Mesdames, la solution est de tirer au moins à trois reprises dans le dos'". Avant de préciser qu’il voyait Jacqueline Sauvage comme un "symbole de quelqu’un qui a tué son mari".

Selon lui, les victimes ne peuvent et ne doivent pas se faire justice elles-mêmes: "La seule issue de la bataille que l’on poursuit contre les violences faites aux femmes ne peut passer que par la justice". D'après Me Frédéric Chevallier, le nombre de plaintes pour violences conjugales augmente. Preuve que les femmes reprennent sans doute confiance en la justice et les autorités.

Anaïs Bouitcha & J.V