Jihadistes présumés: "Ils veulent se rendre", dit l’un de leurs avocats

Toujours pas inquiétés, les jihadistes présumés se trouvent actuellement "dans la région toulousaine" et auraient l'intention de se rendre. - Reuters
Trois jihadistes présumés se retrouvent dans la nature, après un incroyable pataquès: "Une initiative malencontreuse de la Turquie", selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Parmi eux, le beau-frère de Mohamed Merah, mais aussi un ami d'enfance de ce dernier, déjà condamné en 2008 pour sa participation à une filière djihadiste vers l'Irak. De retour de Syrie via la Turquie, ils ont atterri à Marseille mardi sans être inquiétés, alors que le ministère de l'Intérieur les attendait de pied ferme... à l’aéroport d’Orly. Une source aéroportuaire a expliqué que le commandant de l'avion avait refusé de les embarquer.
Peu après, deuxième coup de théâtre : deux des avocats toulousains des présumés jihadistes assuraient qu'ils étaient bien arrivés en France, après avoir pris un autre avion.
Face à ces incroyables ratés, le ministère de l'Intérieur s'est enfin fendu d'un communiqué dans la soirée, reconnaissant avoir manqué ces trois personnes, parce qu'il n'avait pas été informé à temps d'un changement de destination de leur vol.
"Aucun policier n'est venu nous attendre !"
RMC était sur place lors de l’incroyable appel d’Imad, l’un des trois jihadistes présumés, à son avocat mardi soir. Il a été très étonné de ne pas être inquiété à son arrivée : "Aucun policier n’est venu nous attendre, même nous, ça nous a étonnés !"
"Inimaginable", renchérit Pierre Le Bonjour, l'avocat du mari de Souad Merah, sur RMC ce mercredi matin : "Un homme comme mon client sous surveillance depuis février peut arriver sur le sol français sans aucun contrôle ? Alors qu’on nous dit que le plan vigipirate pourrait monter d’un cran, que la menace terroriste est actuelle et que chaque Français risque un attentat à tout moment" s'étonne-t-il.
"Ils n'ont pas l'intention de se cacher ou de fuir"
Pour lui, les trois hommes auraient eux-mêmes demandé à revenir en France, connaissant les risques à l’arrivée : "Ils ont saisi les autorités turques et françaises pour être expulsés vers la France. Ils ont saisi des avocats pour préparer leur arrivée, car ils étaient certains d’être placés en garde à vue et d’être mis en examen à l’arrivée." L’avocat explique le cafouillage à l’arrivée à cause d’un vol complet mais selon lui, ils auraient dû être suivis: "A aucun moment ils n’étaient accompagnés par un représentant des autorités françaises. Ils se sont attendus au comité d’accueil, et il ne s’est rien passé."
Pire, le système de contrôle des passeports Chéops était en panne à l'aéroport de Marignane. Toujours pas inquiétés, les jihadistes présumés se trouvent actuellement "dans la région toulousaine", le souhait des trois hommes est de se confronter aux autorités, assure Pierre Le Bonjour : "Ils n’ont pas l’intention de se cacher ou de fuir, ils veulent se présenter aux autorités. Une fois sortis de Syrie, ils auraient pu fuir, ils ont voulu rentrer. Le prix était de s’expliquer, ils l’ont accepté."