L'ambiguïté de Nicolas Hulot irrite les écologistes

Jean-Vincent Placé, sénateur Europe Ecologie-Les Verts de l'Essonne, "prend mal" le refus de Nicolas Hulot de dire s'il votera ou non pour Eva Joly à l'élection présidentielle et juge que ce que fait l'initiateur du Pacte écologique "n'est pas bien". /Pho - -
PARIS (Reuters) - Ce que fait Nicolas Hulot "n'est pas bien", a jugé lundi Jean-Vincent Placé, qui "prend mal" le refus de l'initiateur du Pacte écologique de dire s'il votera ou non pour Eva Joly à l'élection présidentielle.
L'ancien animateur de télévision, battu par l'ex-magistrate en juillet 2011 lors de la primaire d'investiture d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a déclaré dimanche soir sur France 2 qu'il voterait "pour la planète" les 22 avril et 6 mai.
Prié de dire s'il soutenait Eva Joly, Nicolas Hulot a répondu : "Je ne veux plus rentrer dans ce jeu-là, je pense que l'écologie est au-dessus des partis. Je me déterminerai en temps utile".
Interrogé de nouveau à ce sujet lundi sur France Inter, le créateur de la Fondation pour la nature et l'homme a imputé cette ambiguïté supposée à un simple problème juridique.
"Je suis tenu à un devoir d'indépendance et de réserve, je suis dans une fondation reconnue d'utilité publique. C'est apolitique et aconfessionnel une fondation, donc je ne peux pas" me prononcer, a-t-il expliqué.
Jean-Vincent Placé, qui remplaçait lundi matin sur RTL la candidate Eva Joly, hospitalisée après une chute dimanche soir, a réagi avec dépit et sévérité.
"Je le prends mal", a-t-il commenté, car "je suis très attaché au respect de la parole donnée".
"MOI, JE VOTE POUR LES IDÉES", RÉPOND HULOT
"Il nous avait dit lors de la primaire des écologistes qu'il voterait pour le gagnant ou la gagnante. La gagnante s'appelle Eva Joly", a-t-il ajouté, avant de souligner : "Ce qu'il fait n'est pas bien".
Jean-Vincent Placé, sénateur EELV de l'Essonne, a toutefois reconnu que les écologistes français avaient aujourd'hui à faire "un saut qualitatif" en termes de "crédibilité".
Nicolas Hulot a refusé d'entrer dans la polémique.
"J'aurais beaucoup de choses à dire sur la manière dont il s'est conduit vis-à-vis de moi pendant cette campagne. Et je pense que c'est exactement ce que je ne dois pas faire", a-t-il dit sur France Inter à propos des commentaires de Jean-Vincent Placé.
"Je ne vais pas renier ma proximité avec les idées des écologistes. J'entends bien qu'on aimerait bien dire 'Nicolas Hulot va voter pour une telle ou pour un tel', moi je vote pour les idées", a-t-il souligné.
Quant à son absence dans la campagne de la candidate écologiste, créditée de 2% à 3% des intentions de vote, il la justifie par un souci d'"efficacité".
"Je l'aurais fait volontiers si j'avais pensé que ma présence, aux côtés d'Eva Joly, aurait changé l'issue de cette campagne. Je pense que ça n'aurait rien changé, et je pense que seule compte l'efficacité de mon engagement", a-t-il dit.
"De là où je suis, je suis complémentairement peut-être plus utile que dans une action politique traditionnelle", a estimé Nicolas Hulot.
Sophie Louet