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La droite en position critique en Bretagne

La droite en position critique en Bretagne

La droite en position critique en Bretagne - -

par Pierre-Henri Allain RENNES (Reuters) - La droite est menacée de toutes parts en Bretagne lors du scrutin législatif des 10 et 17 juin après le...

par Pierre-Henri Allain

RENNES (Reuters) - La droite est menacée de toutes parts en Bretagne lors du scrutin législatif des 10 et 17 juin après le score historique de François Hollande, qui a remporté dans la région plus de 56% des suffrages au second tour de la présidentielle.

Hormis trois ou quatre circonscriptions qui paraissent encore hors de portée pour la gauche, aucun des fiefs de l'UMP, y compris dans ses bastions du Morbihan, n'est à l'abri.

"Le rapport de forces était déjà favorable à la gauche en 2007 avec 14 députés sur 26, mais on peut penser, avec un siège supplémentaire en jeu, que ce chiffre pourrait passer à 17 ou 18 lors de ces législatives", estime Romain Pasquier, directeur de recherches au CNRS et professeur à l'Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Rennes.

Cette situation marque une nouvelle étape dans la vague rose qui, depuis une vingtaine d'années, a submergé la péninsule armoricaine pour s'emparer successivement des grandes villes, de trois conseils généraux sur quatre et de la Région.

"Ce phénomène s'est accentué avec la création de l'UMP en 2002 qui a entraîné une forte droitisation de tous les candidats UMP ne correspondant pas à la sensibilité centriste et démocrate-chrétienne de cette région", souligne Romain Pasquier.

Parallèlement, selon ce chercheur, l'urbanisation croissante de la région, qui a gagné les campagnes, a contribué à renforcer le vote socialiste dans les villes moyennes.

DIVISIONS À DROITE

Dans les circonscriptions morbihannaises d'Hennebont et de Pontivy, détenues par la droite, François Hollande est arrivé en tête du second tour de la présidentielle et il était proche de Nicolas Sarkozy sur la circonscription de Ploërmel.

Dans ces terres rurales, la gauche pourrait en outre profiter de l'affrontement entre François Guéant, fils de l'ex-ministre de l'intérieur, ancien suppléant du député sortant Loïc Bouvard et candidat officiel de l'UMP, et le maire de Guer Jean-Luc Bléher, qui a rejoint l'Alliance centriste.

"Cette élection va être très serrée mais on n'est plus dans la situation des présidentielles. Nous sommes sur une terre de centre droit où ce sera surtout une affaire de personnalité et de proximité avec le terrain", souligne cet élu local bien ancré dans sa commune et qui a reçu le soutien de Loïc Bouvard.

Les socialistes espèrent profiter aussi des divisions à droite sur la circonscription de Vannes, où l'ex-ministre UMP François Goulard défendra son siège, même si le défi semble plus difficile sur ce territoire où Nicolas Sarkozy a devancé son rival de près de quatre points au scrutin présidentiel.

Partout en Bretagne, les écarts se sont cependant resserrés et ont été dans la plupart des cas favorables à la gauche, qui entend bien profiter du retrait de certaines figures régionales comme celui du député-maire UMP de Saint-Malo René Couanau.

En revanche, même si l'ancien ministre de la Justice Pierre Méhaignerie a également décidé de passer la main à Vitré, cette circonscription reste encore l'une des dernières forteresses bretonnes largement acquises à la droite.

Edité par Yves Clarisse

REUTERS