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Le coût de la rentrée en baisse pour les étudiants

EXCLUSIF RMC - La rentrée universitaire devrait coûter moins cher en 2015 aux étudiants, notamment en raison de l'encadrement des frais d'agence, mais les inégalités entre les jeunes sont en progression, selon la Fédération des associations générales étudiantes (Fage).

Bonne nouvelle pour les étudiants: pour la première fois depuis 13 ans, le coût de la rentrée universitaire est en baisse. Selon les chiffres dévoilés en exclusivité ce lundi sur RMC par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), le coût moyen de cette rentrée 2015 est de 2 335 euros par étudiant, "soit 7% de moins qu'en 2014" comme l'indique Alexandre Leroy, le président de cette organisation étudiante.

Et cette baisse est principalement imputable à la réduction des frais d'agences immobilières. Car c'est la première rentrée où les étudiants vont pouvoir bénéficier de la loi Alur (pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové, ndlr). Cette loi impose un plafonnement des honoraires des agences. Avec à la clé, "200 euros d'économies en moyenne par étudiant par rapport à l'an dernier", estime Alexandre Leroy. Le prix des transports baisse également de 2% en moyenne en région et jusqu'à 9% pour l'Ile-de-France grâce à la mise en place du tarif unique.

"Des inégalités persistent et se creusent"

En revanche, les autres frais comme la sécurité sociale, l'abonnement internet ou bien encore les repas sont en augmentation, de l'ordre de 1 à 2% environ. Pas de changement du côté des frais d'inscription qui ont été gelés pour cette rentrée universitaire. En revanche, dans le privé, et notamment des écoles de commerce, les prix sont à la hausse. Ainsi l'Edhec a augmenté de 46% ses frais d'inscription depuis 2011, passant de 30 850 à 45 000 euros. De son côté, l'EM Lyon qui réclamait 31 100 euros en 2011 à ses étudiants en demande 39 500 pour cette rentrée.

"Cette baisse est bienvenue et va soulager les étudiants, se félicite Alexandre Leroy. Mais des inégalités persistent et se creusent. En effet, si au sein des étudiants salariés on retrouve des étudiants de toutes les catégories, ceux qui ont les emplois les moins qualifiés, les plus chronophages sont toujours les étudiants les plus précaires".

Poursuivre la réforme des bourses

"Cela pose donc un problème car cela signifie qu'au final notre politique d'aide sociale ne permet pas de démocratiser l'enseignement supérieur, poursuit-il. C'est pourquoi la Fage demande de poursuivre la réforme des bourses et pouvoir aller sur la mise en place d'une aide globale d'indépendance. Dès cette rentrée nous demandons donc d'élargir le nouvel échelon qui permet de donner une aide de 1 000 euros par an aux étudiants qui, pour quelques dizaines d'euros, ne percevront pas de bourses. Ça c'est une aide qui peut faire la différence et qui ne peut pas attendre la rentrée 2016."

A noter que l'UNEF (l’Union nationale des étudiants de France) a sorti son rapport vendredi, et pour le syndicat, au contraire, la rentrée 2015 est plus chère que l'année dernière. La différence s'explique, selon la Fage, par le fait que l'Unef ne prend pas en compte dans ses calculs la baisse des frais d’agences immobilières.

Marion Dubreuil avec Maxime Ricard