Le FN conserve l'espoir d'avoir des élus

Le Front national n'a pas réussi au premier tour des législatives, où il est crédité de près de 14% des voix, à atteindre le score "historique" de Marine Le Pen à la présidentielle (17,9%) mais conserve l'espoir d'avoir des élus. /Photo prise le 10 juin 2 - -
Le "Rassemblement bleu Marine" s'approche des 15% obtenus par son parti en 1997, son meilleur score aux législatives. TNS Sofres lui accorde 13,6%, Ipsos Fiducial 13,4% et CSA 13,5%, selon des estimations provisoires. Marine Le Pen a estimé que son parti avait "résisté remarquablement" : "Nous confirmons notre position de troisième force politique de France", a-t-elle dit devant ses partisans, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle s'est qualifiée pour le second tour. "Dimanche prochain, nous ferons entrer des députés 'bleu Marine' à l'Assemblée", a-t-elle ajouté.
Florian Philippot, le porte-parole de la campagne, a jugé le résultat "très bon" en comparaison de celui de 2007, qui avait marqué un fort recul du FN. "Notre score est plus du triple qu'en 2007. Je voudrais faire mentir cette estimation de 0 à 3 sièges. Je pense que nous aurons des élus. L'UMP n'est pas une réelle opposition, il faut une réelle opposition", a-t-il dit sur TF1.
La faible participation devrait limiter le nombre de triangulaires grâce auxquelles le FN pensait pouvoir troubler le jeu, le plus souvent au détriment de l'UMP. Les candidats doivent obtenir 12,5% des inscrits pour pouvoir se maintenir au second tour.
Nombre de triangulaires limité
"Le FN avait profité d'une dynamique Marine à la présidentielle. Il y avait une dynamique en sa faveur mais en même temps il y a une campagne législative à mener", souligne Gaël Sliman, de BVA. "Mais c'est déjà pas mal pour le FN d'être à 14%. En revanche, la règle des 12,5% (des inscrits) va limiter fortement les triangulaires", ajoute-t-il.
Marine Le Pen espère néanmoins arracher des sièges de députés après quasiment 26 ans d'exclusion de l'Assemblée. Les espérances du FN portent en premier lieu sur la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où elle-même est arrivée en tête devant le candidat socialiste, éliminant ainsi le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.
Les regards se tourneront aussi vers plusieurs circonscriptions du Gard où le FN peut se maintenir, en particulier celle de Vauvert, où l'avocat Gilbert Collard, président du comité de soutien de Marine Le Pen, affrontera la candidate socialiste en position intéressante. Il a en effet obtenu 34,57% des voix, contre 32,87% à sa principale opposante, le candidat UMP ayant obtenu 23,89%. Outre la Moselle et le Vaucluse, où se présentent notamment deux de ses figures, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen, petite fille de Jean-Marie Le Pen, qui obtient 34% des voix, le FN nourrit des espoirs dans des circonscriptions de l'Oise, de l'Aisne, de l'Hérault et des Pyrénées Orientales.
Marine Le Pen a annoncé récemment qu'elle s'efforcerait de faire battre ou élire au second tour des députés en fonction de leur "valeur humaine", une façon de briser un peu plus le "front républicain" anti-FN mis à mal depuis les dernières cantonales. Quand ses candidats ne seront pas en mesure de se maintenir au second tour, le FN devrait appeler à faire battre ceux de droite ou de gauche qu'il jugera particulièrement "nuisibles".