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Le gouvernement envisage l'interdiction des tests de virginité en France

Invité de RMC mercredi matin, Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, a dénoncé cette "tradition obsolète".

Les tests de virginité bientôt interdits en France? C'était une indiscrétion soufflé par le secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education Nationale et de la jeunesse Gabriel Attal, sur RMC, face à Jean-Jacques Bourdin. 

L'interdiction de ces actes pourrait faire partie des annonces d'Emmanuel Macron visant à lutter contre ce qu'il appelle le séparatisme religieux, car la contrainte imposée à certaines femmes d'être vierge jusqu'au mariage n'est pas inconnue en France. Le 18 février dernier, le chef de l'Etat avait déjà indiqué que "Dans la République [...] on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier"

Dans certaines communautés, leurs familles ou leurs belles familles vont même jusqu'à les contraindre d'obtenir des certificats de virginité, examen gynécologique qui consiste à vérifier si la femme a déjà eu un rapport vaginal en inspectant son hymen.

En France, le Conseil national de l'Ordre invite les médecins à refuser ces actes: ils n'ont aucune justification médicale et ils violent le principe du secret médical. Une position partagée également par le syndicat national des gynécologues et obstétriciens.

"L'interdiction n’est pas légale, elle est déontologique"

Invité de RMC, mercredi matin, Israël Nisand, professeur de gynécologie au CHU de Strasbourg, a confié recevoir ce genre de demandes "une fois par mois" dans son cabinet, indiquant qu'il s'agit d'une "violence faite aux femmes, inutile et humiliante. L'interdiction n’est pas légale, elle est déontologique, il faut aller plus loin. La loi doit passer par là pour l’interdire véritablement". 

Selon le spécialiste, ces tests de virginité signifient que "la parole de la femme ne vaut pas", dénonçant une "tradition obsolète": "Le substrat, c’est le patriarcat. Un père m’a dit un jour que si sa fille avait des rapports sexuels, elle ne valait plus rien pour lui. On en peut pas faire de la chirurgie sur la vulve d’une femme, simplement pour une tradition obsolète".

En octobre 2018, l'OMS, le Haut Commissariat des Nations Unies et l'ONU Femmes ont demandé l'interdiction de ces tests. Selon l'OMS, cette tradition est répertoriée dans au moins vingt pays du monde dont la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne et la Suède.