Le Medef ce sont des gens du CAC 40 qui se parlent entre-eux

Ce mercredi 3 décembre marquera le point d'orgue de la semaine de mobilisation patronale, avec un meeting commun de l'UPA, du Medef et de la CGPME à Lyon. Mais cette mobilisation ne fait pas l'unanimité. En effet, certains patrons critiquent le Medef et assurent ne pas se retrouver dans les positions de l'organisation patronale. Témoignages sur RMC.

Peu habitués à battre le pavé avec des pancartes, des centaines de patrons sont descendus dans la rue lundi matin à Paris et Toulouse, en ouverture d'une semaine de mobilisation des chefs d'entreprises contre 30 années d'une politique qui a, selon eux, "bridé" l'économie. Ce mercredi, point d'orgue de la semaine, les patrons se mobilisent à Lyon. Les trois organisations patronales seront réunies : Medef, UPA et CGPME. Mais si la mobilisation autour du Medef est très critiquée par le gouvernement, elle l'est aussi par les patrons eux-mêmes. En effet, certains d'entre eux ne se retrouvent pas dans les positions de l'organisation patronale.

C'est le cas de Francis Dubrac, PDG d'une entreprise de BTP de 300 personnes à Paris. Patron de terrain, il s'estime très éloigné des revendications Medef comme il l'explique au micro de RMC. "Le Medef joue au chat à la souris avec le gouvernement. Mais quand on me dit que le Medef va s'engager à embaucher 1 million de salariés, pour ma part je n'ai jamais vu le Medef embaucher plus que ses permanents… C'est bien nous, hommes de terrain, qui allons embaucher. Et on n'embauchera pas quand on nous donnera des subventions pour le faire mais quand notre carnet de commande se remplira" assure-t-il, très en colère.

"Le Medef ne pense pas aux difficultés que rencontrent nos entreprises au quotidien"

Ce chef d'entreprise poursuit sur le même ton : "Le Medef ce sont des gens du CAC 40 qui se parlent entre-eux sans forcément penser aux difficultés que rencontrent nos entreprises au quotidien. D'ailleurs leur prochaine manifestation elle sera dans une salle avec des petits fours". Invité de Jean-Jacques Bourdin, Thibault Lanxade, vice-président du Medef, répond à cette attaque. Il tient "à rappeler que le Medef c'est 800 000 adhérents; or il n'y a pas 800 000 entreprises du CAC 40. Ce sont essentiellement des PME et des TPE".

Mais Francis Dubrac n'est pas le seul patron à critiquer l'organisation le Medef. Ainsi, à Colmar, Eric Monot dirige une centaine d'hommes dans une entreprise fabricant des pièces métalliques pour le bâtiment. Dans Bourdin Direct, il explique pourquoi il ne se mobilisera pas ce mercredi : "Un patron, par essence, c'est quelqu'un qui ne plaint pas trop. En France, on a une culture de la main invisible, à savoir que quand on a un problème on espère que quelqu'un va venir nous aider. Mais quand vous faîtes le métier de patron, vous savez que ce système disparaît".

M.R avec Thomas Chupin