"Le premier à être détesté, c’est lui": la policière et syndicaliste Linda Kebbab répond aux propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police

La scène a eu lieu à Paris, ce jeudi, lors de la manifestation pour l’augmentation des salaires. Face aux manifestants qui scandent "Tout le monde déteste la police", Jean-Luc Mélenchon enchaîne: "Il y a beaucoup de monde qui déteste la police, il est temps de s’en rendre compte. C’est un problème, d’ailleurs". Ces propos du candidat La France insoumise à la présidentielle, ils ne passent pas dans les rangs des policiers.
"La première réaction, c’est de souffler, quand on voit la médiocrité du propos, a expliqué la policière Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP FO, ce vendredi dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. C’est assez électoraliste. Quand on prétend briguer le mandat suprême, c’est un peu du sophisme. Les policiers ont une cote de confiance de 73% dans la population et M. Mélenchon a 8% d’intentions de vote. Donc je pense qu’il devrait d’abord se rendre compte que le premier à être détesté, c’est quand même lui. Je devrais juste opposer les statistiques: 54% des Français ont un rejet clair de M. Mélenchon. Donc il devrait d’abord se poser des questions. C’est une méthode très électoraliste, extrémiste et populiste. Quand on prétend vouloir combattre un extrême en utilisant les mêmes méthodes, je trouve ça un peu bas et indigne."
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"Il y a une gangrène des manifestations"
Dans les manifestations, les policiers sont "évidemment une cible", selon Linda Kebbab. "On l’a toujours été et on l’est plus particulièrement parce qu’il y a une expression beaucoup plus forte des extrêmes, notamment de l’extrême gauche qui est toujours très hostile aux policiers, ajoute la syndicaliste. Il y a une gangrène des manifestations par des groupes extrémistes, de type black-blocks, antifas, qui ont une haine viscérale, parce qu’ils parlent quand même de dissolution de la police dans leurs idéologies. On le ressent sur la voie publique, parce qu’on encadre les manifestations, qu’on a affaire à eux au quotidien. On a conscience que ça reste une minorité. Il n’en demeure pas moins que ça reste une minorité violente. Il ne faut pas grand-monde pour faire du mal. Ils ont une visibilité presque démocratique à travers un candidat qui, au lieu de rassembler, divise. C’est ce qui est triste, puisqu’il leur donne une visibilité qu’ils ne méritent pas."