Le PS brocarde Sarkozy, président de "la minorité qui brille"

Le Parti socialiste brocarde la démarche de Nicolas Sarkozy d'en appeler à la "majorité silencieuse", accusant le président sortant d'avoir été plutôt au service d'une "minorité qui brille". /Photo prise le 16 avril 2012/REUTERS/Philippe Wojazer - -
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a brocardé lundi la démarche de Nicolas Sarkozy d'en appeler à la "majorité silencieuse", accusant le président sortant d'avoir été plutôt au service d'une "minorité qui brille".
Lors d'un grand rassemblement dimanche place de la Concorde à Paris, le chef de l'Etat, candidat à sa réélection, s'est adressé à la "majorité silencieuse", qu'il a invitée à "résister" à la candidature du socialiste François Hollande.
Mais pour Benoît Hamon, le président a d'abord servi les intérêts d'un petit nombre de privilégiés.
"Je suis persuadé que dans les urnes dimanche prochain une majorité de Français se rappellera qu'il a été le président de la minorité qui brille, qui claque, qui "clinque", et pas de la majorité silencieuse", a dit le porte-parole du PS lors de son point de presse hebdomadaire, à six jours du premier tour de l'élection présidentielle.
Citant la retraite, la hausse des dépenses de santé et des prix du carburant ou l'encadrement des loyers, Benoît Hamon a affirmé que Nicolas Sarkozy n'avait pas écouté la majorité de ses concitoyens, trop occupé qu'il était à oeuvrer en faveur de "cette minorité de Français qui allait déjà bien avant qu'il soit élu président de la République et qui va beaucoup mieux maintenant qu'il termine son mandat".
Le porte-parole du PS par ailleurs raillé l'idée exprimée dimanche par Nicolas Sarkozy d'ouvrir en Europe un débat sur le rôle de la Banque centrale européenne pour soutenir la croissance, comme le réclame la gauche européenne.
"Que ne l'a-t-il pas fait plus tôt", a réagi Benoît Hamon.
"Cela fait cinq ans qu'il avait l'occasion de le faire. Pendant cinq ans il ne le fait pas, il n'obtient pas de (la chancelière allemande) Mme (Angela) Merkel qu'elle cède sur ce point et il se rallie à la position qui est celle de la gauche européenne et de François Hollande".
"Cela fait de Nicolas Sarkozy un 'néoconverti' sur ce sujet comme sur pas mal d'autres : ce n'est pas pour autant que ça lui donne un quelconque crédit", a ajouté le porte-parole du PS.
Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal