Le PS laissera Strauss-Kahn s'exprimer comme il l'entend

Prudent quant à l'issue de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, alors que la justice américaine pourrait abandonner les charges retenues contre lui, le Parti socialiste a assuré lundi que l'ancien favori des sondages pour la présidentielle serait libre d'int - -
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste s'est montré prudent lundi dans l'attente de la décision de la justice américaine sur les suites de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, ancien champion de la gauche française pour l'élection présidentielle de 2012 .
Les charges pesant contre l'ancien patron du Fonds monétaire international, accusé de tentative de viol sur une femme de chambre, pourraient être abandonnées dans les prochaines heures par le procureur de New York.
A huit mois d'une élection présidentielle dans laquelle il partait favori avant son arrestation, l'idée d'un retour dans le jeu politique de ce spécialiste de l'économie est évoquée par certains ténors socialistes comme François Hollande, qui loue ses compétences.
La prudence l'emportait toutefois lundi matin dans les propos du porte-parole du PS, Benoît Hamon.
"Dans quel état d'esprit est-il, que veut-il, je ne suis pas à sa place", a-t-il dit lors de son point de presse hebdomadaire. "Il fera usage comme il l'entend de la liberté nouvelle qui sera la sienne et je ne sais pas comment il entend jouir de cette liberté."
Interrogé sur le poids de la voix Dominique Strauss-Kahn en ces temps de rechute de la crise, Benoît Hamon a répondu : "S'il s'exprime, j'imagine que ce sera aussi sans doute pour parler de ce qui se passe".
"Je n'ai pas moi à me tourner vers New York et dire 'nous espérons qu'il fasse ceci, nous n'espérons pas qu'il fasse cela', il fera comme il l'entend", a-t-il insisté.
François Hollande, candidat à la primaire socialiste et favori des sondages, a loué les compétences de l'ex-patron du
FMI.
"Quoi qu'il ait été dit, un homme qui a des compétences comme Dominique Strauss-Kahn peut être utile à son pays dans les mois et les années qui viennent", a dit le député de Corrèze sur France Inter.
"ÇA DÉPEND DE LUI"
Prié de dire si, à ses yeux, un retour de Dominique Strauss-Kahn dans la campagne de la primaire socialiste des 9 et 16 octobre était possible, il a répondu : "Ça dépend de lui".
Le vote dans cette primaire ouverte à tous les citoyens est prévu en octobre. Les candidats avaient jusqu'au 13 juillet pour se déclarer et six d'entre eux ont été retenus par la Haute autorité créée pour superviser le scrutin.
Les personnalités qui soutiennent Dominique Strauss-Kahn ont abandonné l'idée d'une candidature de leur mentor et se sont ralliées à d'autres candidats.
La candidature ou non de Dominique Strauss-Kahn "ne me détermine nullement", a dit François Hollande.
"Je n'avais aucun pacte, aucun arrangement, je me suis engagé parce j'ai un message, une démarche, un engagement pour le pays", a-t-il ajouté en allusion à l'accord passé entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, qui devait faire en sorte que l'un ne se présente pas contre l'autre.
Martine Aubry a invité dimanche à attendre "avec pudeur et sérénité la décision de la justice".
"Respectons-le aujourd'hui et attendons avec pudeur et sérénité la décision de la justice, ce que nous aurions tous dû toujours faire", a-t-elle dit sur BFM-TV-Le Point-RMC.
La maire de Lille a dit avoir Dominique Strauss-Kahn "très souvent au téléphone".
"Je n'ai jamais dit ce que je disais à Dominique depuis trois ans et encore ces derniers temps. Il nous dira lui-même ce qu'il a à nous dire", a-t-elle ajouté. "Il aura sans doute des choses à dire sur l'avenir de notre pays mais pour l'instant respectons-le et respectons la décision de justice."
Elizabeth Pineau, avec Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse