Législatives : Bayrou lance "Le Centre pour la France"

François Bayrou a lancé "sa" bataille des législatives en appelant à l'édification d'un courant central "indépendant et positif", "Le Centre pour la France", dont les contours restent bien incertains. /Photo prise le 10 mai 2012/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -
Pour sa première déclaration publique depuis le second tour de l'élection présidentielle, où le dirigeant du Mouvement Démocrate (MoDem) a scellé une rupture idéologique au centre en votant pour le socialiste François Hollande, François Bayrou a de nouveau défendu un choix libre "sans aucune idée d'intérêt", "sans aucune sorte de marchandage". Le dirigeant centriste s'est aliéné l'UMP et le centre-droit par cette "transgression" mais n'a gagné aucune indulgence en retour du Parti socialiste, qui présentera une candidate face à lui dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, même si plusieurs voix au sein du PS avaient appelé à un geste. "On me dit : 'vous avez pris des risques! On va vous le faire payer et vous désigner comme cible'. Je l'accepte, j'assume cela", a souligné François Bayrou.
Ni "contacts", ni "manoeuvres serpentines", ni "micmacs", le député béarnais creuse son sillon d'indépendance au risque d'un isolement irrémédiable. Dénonçant les "sectarismes" et les combinaisons d'appareils, François Bayrou veut croire que les Français plébisciteront les 10 et 17 juin "un courant politique qui dise non à la participation complaisante, non à l'opposition de principe", "des gens qui ne s'en laissent pas compter, qui ne se laissent pas influencer par les intérêts partisans.
« Plusieurs centaines de candidats »
Les candidats de ce "pôle central", qui signeront une charte d'engagement, se présenteront sous l'étiquette "Le Centre pour la France". François Bayrou a parlé de "plusieurs centaines" de candidats possibles, du centre-gauche et du centre-droit, tous ceux qui "éprouvent un malaise devant la volonté de monopole de l'UMP et du PS". Le MoDem demeure, a-t-il précisé, expliquant que cette initiative n'était pas "la création d'un parti nouveau". "Les questions se poseront après". A la question de savoir combien d'élus il escomptait, François Bayrou, qui siège depuis 2007 avec deux autres élus MoDem sur les bancs de l'Assemblée, a répondu : "Je suis modeste dans mes appréciations".
Robert Rochefort, vice-président du MoDem, a précisé par la suite que les candidatures se négocieraient au plan local, pas à travers des tractations nationales. "Ça se fera sur le terrain. Avec l'UMP, c'est exclu, mais il peut y avoir des situations particulières impliquant le PS. Il y aura aussi des accords avec le Nouveau Centre et le Parti radical", a-t-il déclaré à des journalistes. Robert Rochefort a également évoqué des candidatures issues de la société civile. "Nous avons choisi ce slogan pour que des centristes d'autres obédiences nous rejoignent".