Les abus de l'AME dans le viseur de l'Inspection générale des affaires sociales

La "migration pour soins n'est clairement pas un phénomène marginal". C'est ce qu'affirme l'inspection générale des affaires sociales et des finances (IGAS) dans un rapport sur l'aide médicale d'Etat publié mardi.
L'AME est un dispositif qui permet à tout étranger résidant sur le sol français de manière irrégulière depuis plus de trois mois d’être soigné gratuitement. Des anomalies ont été constatées dans les données transmises par les hôpitaux sur les bénéficiaires de l'AME, notamment dans certaines dépenses.
Les abus concernent principalement les accouchements, les insuffisances rénales chroniques, les cancers ou encore les maladies du sang. Les auteurs ont analysé un échantillon de 180 dossiers anonymisés.
Plus d'un quart des étrangers en situation irrégulière citeraient les soins parmi les raisons de leur migration
Résultat : dans les demandes d’AME, 43% des patients en dialyse et 25% des patients en chimiothérapie sont soupçonnés d’avoir migré en France pour être soignés. Plus d'un quart des étrangers en situation irrégulière citeraient les soins parmi les raisons de leur migration.
Pour lutter contre la fraude et les abus, 14 propositions se trouvent dans ce rapport. Parmi elles: le croisement des fichiers de visas touristiques et des bénéficiaires de l'AME ou encore un délai de carence de 9 mois pour la prise en charge de rendez-vous médicaux non essentiels.
Fin 2018, plus de 300.000 étrangers en situation irrégulière ont bénéficié de l’AME pour un coût total de 904 millions d'euros.