Les ex-otages d'Arlit refusent leur indemnisation de 350.000 euros par personne

Les quatre otages français enlevés au Sahel à leur arrivée en France après leur libération, le 30 octobre 2013 - AFP
Plus d'un an et demi après la libération des otages français au Sahel, en octobre 2013, l'affaire ne cesse de rebondir. Ainsi, il y a deux semaines, les négociateurs sortaient de l'ombre. Plus précisément, des Touaregs ayant aidé à la libération, en 2011 et 2013, des cinq otages français enlevés en 2010 sur le site Areva d'Arlit, au Niger, demandaient à être payés par les groupes Areva et Vinci, les employeurs des ex-otages. Ce lundi, ce sont les ex-otages qui font parler d'eux. En effet, selon nos informations, ils refusent l'indemnisation de 350 000 euros proposée par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme.
Concrètement, le mois dernier, ce Fonds a proposé aux cinq ex-otages d'Arlit (Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et les époux Larribe) 350 000 euros à chacun. Une indemnité qu’ils ont tous refusé la jugeant insuffisante, "insultante" même "au regard de ce qu’ils ont vécu" selon les mots d’un de leurs avocats. Les cinq anciens otages ont donc écrit directement une lettre à François Hollande pour lui demander d’influencer le Fonds de garantie afin d'obtenir une meilleure indemnité.
Vers une action en justice
Si la somme de 350 000 euros peut paraître confortable, un des avocats tempère: "Nos clients ont passé plus de trois ans en captivité. A titre de comparaison, les deux otages français qui ont été détenus, en l’an 2000 pendant cinq mois sur l’île de Jolo, ont reçu la même somme en allant devant les tribunaux". Olivier Morice, avocat de Pierre Legrand, avance les mêmes explications: "Il s'agit d'aller vers une prise en considération beaucoup plus réaliste de ce préjudice exceptionnel".
"Pierre Legrand était très jeune à l'époque. Il a vécu trois ans de sa vie comme otage, dans des circonstances particulièrement dures", poursuit-il avant d'assurer que "le Fonds nie le fait que des Français aient été pris en otages aussi longtemps. C'est tout à fait indigne d'une prise en compte réelle de ce qu'ils ont vécu". C'est pourquoi, si le Fonds de garantie n’augmente pas son offre, Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et les époux Larribe envisagent de porter l’affaire en justice.