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Luc Poignant (Unité police SGP-FO) sur RMC: "On ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne"

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Luc Poignant du syndicat Unité police SGP-FO en Ile-de-France était l'invité de Raphaëlle Duchemin ce dimanche matin sur RMC.

Invité ce matin dans l'édition spéciale d'RMC, Luc Poignant du syndicat Unité police SGP-FO en Ile-de-France a fait le point sur l'enquête après les attentats à Paris.

> "Tout était précis, tout était calculé"

Selon lui, les trois équipes de terroristes s'étaient coordonnées avant les attaques. "Quand on reprend la chronologie, il y a une équipe au niveau du Stade de France et deux équipes dans Paris. Les tirs se sont passés à quelques minutes d'intervalle, tout était précis, tout était calculé", estime-t-il. De plus, "rien ne laisse penser qu'il y ait eu une communication entre eux au moment même des faits".

> Le point sur la piste belge

"On a pu remonter jusqu'à la Belgique à partir du moment où on a pu déterminer qui était au Bataclan. La commune bruxelloise de Molenbeeck est connue des services de police français et belges car c'est un creuset où l'on retrouve un certain nombre de personnes. Ils sont fournisseurs d'armes et de terroristes, même s'il ne faut pas stigmatiser la région".

> Un des preneurs d'otages était fiché

Ismaïl Mostefaï a fait exploser vendredi soir sa ceinture d'explosifs après avoir tiré sur le public d'un concert au Bataclan. En 2010, il "a fait l'objet d'une fiche S pour radicalisation". "Cette fiche S permet de rester dans les radars, il y a des milliers de personnes fichés S, on ne peut pas mettre un fonctionnaire de police derrière chaque personne, précise Luc Poignant. Nous sommes dans un état de droit et il faut donc un élément objectif qui permette à mes collègues de procéder à une surveillance rapprochée. Or là sur les milliers de personnes que l'on a à surveiller rien ne laissait présager qu'il allait passer à l'acte".

> Equipements de la police

Après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier dernier, les équipements des policiers devaient être améliorés. "Le problème c'est que la machine administrative est très lente et pour le moment nous attendons encore. Sur ces attentats, certains collègues ont dû prêter leur gilets pare-balles parce que d'autres n'en avaient pas. Il faut attendre les livraisons mais ça prend beaucoup e temps".

> La police est-elle armée pour faire la guerre?

"On n'est jamais armés pour faire la guerre. Là notre ennemi ça peut être notre voisin, ils sont difficilement identifiables. On n'est jamais complètement armés ne serait-ce que psychologiquement. Ce que mes collègues ont vécu à la vision d'un certain nombre d'horreurs… C'était une boucherie", raconte-t-il sur RMC. "Un esprit sain ne s'habitue pas à cela. On essaie de se reconstruire après mais c'est très difficile. J'ai une collègue qui ne peut plus dormir après ce qu'elle a vu vendredi".