Lycées: la galère des recalés du bac

Cette année 85.600 lycéens n'ont pas obtenu le bac, et certains auront du mal à se trouver un nouvel établissement. Des milliers d'entre eux ne savent toujours pas ce qu'ils vont faire à la rentrée.

Des lycéens sans lycée… Cette année, ils sont 85.600 à avoir été recalé au bac -à Paris et en banlieue, ils seraient 3.000. Certains auront du mal à trouver un établissement pour les accueillir à la rentrée. Les lycées ne veulent parfois tout simplement pas les réinscrire.

Selon la FIDL, (fédération indépendante et démocratique lycéenne), personne ne veut prendre dans ses rangs un redoublant, qui n'améliorera pas les taux de réussite au bac.

Lisa fait partie de ceux-là: "J'ai appelé différents lycées et c'est partout la même galère: il n'y plus de place. Ça me panique parce que je ne sais pas ce que je vais faire l'année prochaine. Les redoublants devraient quand même avoir des places".

"Se poser la question du meilleur endroit pour redoubler"

Le syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN) se défend: la plupart des établissements reprennent leurs élèves. Quant à ceux qui ne peuvent pas, c'est tout simplement à cause du manque de places, où parce qu'il s'agit d'élèves qui ne venaient plus du tout en cours.

Philippe Vincent du syndicat des proviseurs comprend que des lycées refusent certains redoublants: "On peut comprendre qu'un établissement qui a pu constater le manque de motivation ou les problèmes de comportement d'un élève hésite à le reconfier à la même équipe pédagogique pour une année supplémentaire. Il faut aussi se poser la question du meilleur endroit pour faire une année de plus".

Un décret pour la rentrée 2016

Parmi ces lycéens sans lycée, un tiers ne se réinscriront pas dans un établissement: quelques-uns décideront de repasser l'examen en candidat libre mais beaucoup aussi décrocheront du système scolaire.

Pour éviter cette situation récurrente, l'année prochaine, un décret qui rentrera en application en septembre 2016, obligera les lycées à reprendre leurs lycéens qui n'ont pas obtenu le baccalauréat.

Une bonne solution pour Lysiane Gervais, principale d'un collège en Aquitaine et membre du bureau national du SNPDEN (syndicat du personnel de direction de l'éducation nationale): "L'objectif c'est d'éviter le décrochage car ces lycéens qui échouent au bac n'ont pas de place dans l'établissement où ils étaient inscrit set doivent donc aller s'inscrire ailleurs, dans un établissement qui peut être loin de leur domicile, dans un univers où il faut recommencer, un univers qu'ils ne connaissent pas. Etre réinscrit dans son établissement est une mesure plus facile".

Anaïs Denet avec P.B.