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Manifestation anti-islam à Dresde: "On a ouvert les vannes, ça ne fonctionne plus"

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- - ROBERT MLCHAEL / AFP

A Dresde, à l'est de l'Allemagne, à l'appel du mouvement Pegida, 18 000 personnes sont descendues dans la rue pour protester "contre l'islamisation" de la société. RMC était sur place. Reportage.

Depuis quelques semaines, l'Allemagne voit se multiplier des manifestations contre les étrangers dans différentes villes du pays. Des rassemblements qui se font à l'appel de Pegida, un acronyme pour "Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident". Créé en octobre dernier, ce mouvement a une nouvelle fois fait parlé de lui ce lundi en réunissant près de 18 000 personnes à Dresde, dans l'est du pays. La précédente manifestation, qui a eu lieu trois jours avant Noël, avait déjà réuni 17 500 participants. Autant dire que le mouvement prend de l'ampleur.

"On ne peut accueillir le monde entier"

RMC s'est rendue sur place pour tenter de comprendre les revendications des manifestants qui déambulaient aux cris de "Nous sommes le peuple !". Le drapeau allemand à bout de bras, Angelica fait part de son ras-le-bol : "Quand tous les enfants d'une école maternelle ne peuvent plus manger de viande parce que deux ou trois sont de religion musulmane ce n'est plus possible". Elle ajoute: "Nous avons des problèmes avec les gens qui placent fanatiquement la religion au-dessus de tout".

Pour Lars, c'est surtout la politique d'immigration qui est à revoir. "On ne peut pas accueillir le monde entier. L'Allemagne a ouvert les vannes mais ça ne fonctionne plus. Notre Etat-social est épuisé et nous ne voulons pas travailler seulement pour les réfugiés" explique-t-il dans Bourdin Direct. L'organisateur de la manifestation ne dit pas autre chose. Selon lui, le mouvement cherche surtout à défendre les Allemands les plus défavorisés.

"Peurs infondées"

"Lorsqu'on arrive en Allemagne, on reçoit de l'argent. Le problème c'est que nous avons déjà nos propres difficultés et notamment beaucoup de personnes âgées pauvres. Nous demandons donc la création d'une politique d'intégration pour une immigration contrôlée". Mais ce discours ne plait pas à tout le monde. Ainsi, au même moment, à Dresde toujours, près de 3 000 contre-manifestants se sont rassemblées à l'initiative d'un collectif d'associations baptisé "Dresde pour tous". Une manifestation comme devoir d'information comme en témoigne son organisateur : "Même s'ils ne sont pas racistes, ils se rassemblent sous une bannière, un motif raciste. Ce qu'il me choque c'est de voir comment des personnes peuvent construire des peurs infondées".

A noter qu'un récent sondage Forsa pour le magazine "Stern" confirme la popularité grandissante de Pegida : 13 % des Allemands se disent ainsi prêts à participer à une marche contre les musulmans en cas d'organisation de ce genre de manifestation dans la ville où ils habitent. Et 29 % des personnes interrogées estiment que l'islam a une influence tellement importante sur la vie en Allemagne que ces marches sont justifiées.

Maxime Ricard avec Adrien Godet