Manifestation des commerçants de Calais à Paris: "On ne tient plus"

TEMOIGNAGES - Ce lundi, les commerçants de Calais se rendent à Paris pour dénoncer la baisse de fréquentation dans leurs magasins. Ils seront 500 à faire le voyage pour demander au gouvernement de les soutenir. Une délégation sera reçue par les cabinets d'Emmanuel Macron puis par un conseiller de François Hollande.

Ces derniers temps, Calais fait l'actualité principalement en raison de la gestion de la crise migratoire et de la "Jungle", où vivent près de 3.500 migrants. En revanche, les acteurs économiques de la ville ne se font que rarement entendre. Mais ce lundi, ils ont décidé de se rendre à Paris pour crier leur colère et réclamer des mesures d'urgence et notamment un moratoire économique avec une exonération de charges.

Parmi les manifestants, il y aura Patrice, maître d’hôtel dans un restaurant calaisien qui s'en explique sur RMC: "Depuis cet été, on constate une baisse de la fréquentation. Les touristes évitent la ville car ils ont l'impression de ne pas être en sécurité. La ville a une mauvaise image et on est un peu délaissés". Jean-Claude a ouvert un restaurant il y a deux ans et demi avec son fils, mais aujourd'hui, il perd de l'argent chaque jour.

"Les trésoreries sont presque vides"

"On est à 40% de baisse, déplore-t-il. L'année 2015 a été catastrophique et 2016 est sur la poursuite de 2015. Un commerçant est plus riche le matin lorsqu'il ouvre son établissement que le soir quand il le ferme". "J'ai un regret: celui d'avoir accompagné mon gamin et de ne pas y arriver", ajoute-t-il. Comme Patrice et Jean-Claude, ils seront plus de 500 à manifester devant les ministères de l’Economie puis des Affaires étrangères avant de rejoindre l’Elysée.

Des commerçants et entrepreneurs qui réclament un moratoire fiscal. "Concrètement, on demande une exonération de taxes et autres impôts pour une durée de 10 ans", détaille Antoine Ravisse, président du Grand Rassemblement pour le Calaisis. "On subit depuis 2008 une crise assez importante, les trésoreries sont aujourd'hui presque vides, assure encore Frédéric Van Gansbeke, le porte-parole de ce mouvement. On ne tient plus". Alors qu'une délégation sera reçue par un conseiller de François Hollande, le président a déjà fait savoir que des annonces en ce sens devraient être faites dans la journée.

M.R avec Lionel Top