Manifestations du 1er mai: "Il faut que les syndicats innovent pour mieux mobiliser"

La pluie avait déjà accompagné le cortège des syndicats, l'an dernier lors des manifestations du 1er mai. - Thomas Samson - AFP
Pas facile de mobiliser. Le traditionnel défilé des syndicats pour la fête du travail, le 1er mai, réunit de moins en moins de monde. L'an dernier, les manifestants étaient 210.000 en France selon la CGT, 100.000 selon la police. En 2009, ils étaient quatre fois plus nombreux: entre 465.000 et 1,2 millions.
Cette année, la pluie s'en mêle, et risque de dissuader de nombreuses personnes de se joindre aux différents cortèges à travers la France.
"La mobilisation n'est pas à la hauteur de l'urgence"
Delphine Akassar, membre du bureau de la CGT à Nantes, sait d’avance que ce 1er mai ne battra pas de record de mobilisation. L’an dernier seuls 1.500 personnes ont défilé à Nantes. C’est trois fois moins qu’il y a 5 ans. "Ce n'est pas suffisant, et ce n'est pas à la hauteur de l'urgence, déplore-t-elle sur RMC. Face au raz-de-marée de l'austérité, il faudra beaucoup plus de monde pour faire bouger les choses. Ce serait vraiment satisfaisant si on avait 50.000 manifestants ce 1er mai. On a besoin que les gens s'emparent de leur sort, et le plus vite possible".
Seuls 150 jeunes de Loire Atlantique participent à la manifestation de la CFDT, le syndicat de Wanda Nunez: "Quand on leur parle du travail beaucoup de jeunes nous répondent 'quel travail ? Moi je n'en ai pas'. C'est une thématique désuète pour les jeunes. Vu l'ambiance et le contexte actuel, le travail n'a plus la même représentation qu'il a pu avoir". Wanda Nunez le sait, "il faut que les syndicats innovent dans (leur) façon de faire".
"Il faut que les syndicats innovent dans leur façon de faire"
Franck Truong est le secrétaire départemental Loire-Atlantique de la CFDT. Il est d'accord avec Wanda Nunez. Lui aussi pense que "l'image du syndicalisme a besoin d'être renouvelé. Les jeunes notamment, ont parfois une image du syndicalisme assez rétrograde et conservatrice. C'est un peu un truc d'ancien jamais content, toujours contre tout".
"Il faut donner une nouvelle image du syndicalisme aujourd'hui, un syndicalisme ouvert sur le marché du travail, réaliste par rapport à ce qu'il se passe".
"On n'a pas encore trouvé mieux que les manifs"
Innover, oui mais pour quoi faire ? Fabrice David, secrétaire de la CGT de Loire-Atlantique ne voit pas comment il pourrait mobiliser plus de monde. "(Les gens) ne sont pas forcément toujours attirés par ce type de manifestation, constate-t-il également. Mais nous n'avons pas encore trouvé de nouvelles formes pour exprimer publiquement les messages qu'on veut faire passer. La manifestation est encore la meilleure forme pour pouvoir dire ce qu'on a besoin de dire et de faire masse pour le dire tous ensemble".