Marco, travailleur du 1er mai: "On est payé double et les gens sont plus détendus"

Dans les services, la sécurité, la santé ou le commerce de proximité, de nombreux salariés sont sur le pont ce vendredi 1er mai. Ils se consolent en pensant à leur paie, obligatoirement doublée. Exemple dans une brasserie parisienne, où l'on se réjouit de travailler ce jour-là.

Si ce 1er mai, jour férié, est le jour de la Fête du Travail il n'est pas forcément chômé pour tout le monde ! Certains secteurs, établissements, ou services ne peuvent pas interrompre leur activité. De nombreux Français travaillent ce vendredi dans les transports, les hôpitaux, les usines à feu continu, ou dans le gardiennage… Les métiers de bouche n'y échappent pas non plus, et certaines boulangeries, boucheries, ou brasseries restent ouvertes.

C'est le cas à La Mascotte, brasserie du quartier Montmartre (18e arrondissement) à Paris. Comme tous les 1er Mai depuis sa création en 1965, l'établissement, en pleine zone touristique, est ouvert. Et comme pour tous les travailleurs qui sont en poste ce 1er mai, ses employés se consoleront en se disant qu'ils sont payés double. Le 1er mai est effet le seul jour férié où la double paie est obligatoire, quel que soit le secteur.

"Les gens sont plus souriants, plus détendus"

Dresser les tables, poser les couverts et préparer les menus... Cet exercice, Marco le fait donc avec un peu plus d'entrain ce vendredi. "On est payé double donc c'est intéressant pour ceux qui privilégient le côté salaire au côté repos", explique-t-il sur RMC. Pour ce serveur, cela représente 100€ de plus.

Même compensation pour Ludovic, souvent débordé derrière son bar mais plutôt content de travailler le 1er mai. Car selon lui, l'ambiance est différente. "Les gens sont plus souriants, plus détendus, moins exigeants et plus tolérants envers ceux qui les servent. Et les muguets dans la rue… C'est convivial".

"Plus de personnel et un menu plus élaboré"

Le gérant de cette brasserie depuis 23 ans, c'est Thierry. Les 1er Mai, ça le connaît et comme chaque année il s'attend à une forte affluence. "En semaine on fait entre 100 et 150 couverts, là on espère monter à 200 – 230 si on peut. Ce qui justifie une hausse de personnel: on est 7 en service d'habitude, on va passer à 9 serveurs". Sa carte aussi va changer à l'occasion de ce jour férié. "Les gens ont plus de temps et restent donc plus longtemps à table. Du coup on va travailler des produits un peu plus élaborés, un peu plus noble: de la lotte, du filet de bœuf...". Et comme le veut la tradition à La Mascotte le 1er Mai, un accordéoniste viendra en salle, pour faire résonner les célèbres airs de Montmartre.

Des clients à qui on propose de meilleurs produits, des employés payés double, une ambiance plus conviviale… Une vraie "fête du travail", quoi.

Philippe Gril avec Benjamin Smadja