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Marine Le Pen condamne l'agression de Montebourg et Pulvar

Marine Le Pen a condamné mercredi l'agression dont le député Arnaud Montebourg et la journaliste Audrey Pulvar disent avoir été victimes la veille à Paris, du fait d'un groupe se réclamant de Jean-Marie Le Pen, père de la candidate du Front national à la

Marine Le Pen a condamné mercredi l'agression dont le député Arnaud Montebourg et la journaliste Audrey Pulvar disent avoir été victimes la veille à Paris, du fait d'un groupe se réclamant de Jean-Marie Le Pen, père de la candidate du Front national à la - -

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a condamné mercredi l'agression dont la journaliste Audrey Pulvar et son compagnon Arnaud Montebourg disent avoir...

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a condamné mercredi l'agression dont la journaliste Audrey Pulvar et son compagnon Arnaud Montebourg disent avoir été victimes de la part d'un groupe scandant des slogans antisémites en se réclamant de Jean-Marie Le Pen.

La journaliste et le député socialiste, qui disent avoir été pris à partie mardi soir à la sortie d'un restaurant du XVIe arrondissement de Paris, ont indiqué avoir porté plainte dans un commissariat.

Cet incident survient après plusieurs déclarations controversées de Jean-Marie Le Pen, président d'honneur de Front national, qui semble vouloir prêter main forte à sa fille dans la campagne présidentielle, au risque de brouiller son message de "dédiabolisation".

Sur le site de micro-blogging Twitter, où elle a rapporté l'incident de la nuit, Audrey Pulvar a interpellé la candidate du FN: "Mme Le Pen, cautionnez-vous ?".

"Evidemment, je condamne ce type d'agressions, bien entendu et j'espère que la police va faire son travail", a répondu Marine Le Pen sur Europe 1.

La présidente du FN a estimé qu'il était "trop facile" de l'associer à ces faits. "S'il suffit d'aller agresser quelqu'un en criant 'Le Pen président' pour qu'on considère que je suis responsable de cela, c'est qu'on a rétrogradé en matière d'état de droit gravement", a-t-elle dit.

Audrey Pulvar a rapporté l'incident sur le compte Twitter de son émission sur France Inter (http:/twitter.com/67franceinter).

"JUDEN, JUDEN, JUDEN"

"Angle du boulevard Murat et de la rue Molitor, rentrant à pied avec mon compagnon, nous avons été pris à partie par une quinzaine d'individus aux cris de 'La France aux Français' et autres 'Le Pen président'", écrit-elle.

"Parmi les chants scandés sur notre passage : 'Jean-Marie nous a donné la permission de minuit pour chasser les youpins de Paris', ou encore 'juden, juden, juden!'. Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos avant l'intervention de quelqu'un du personnel à moins que ce ne soit le chef de la meute ?", poursuit-elle.

Louis Aliot, le numéro 2 du FN, dénonce sur Twitter "une provocation de plus, par des agents rémunérés, pour nuire une nouvelle fois à la campagne de Marine Le Pen".

Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a condamné "avec la plus grande vigueur l'agression à caractère raciste et antisémite" visant le couple et annoncé qu'il porterait plainte contre ses auteurs.

"Il est inadmissible d'attaquer une personne pour ses idées. J'apporte ma solidarité à Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg" a déclaré de son côté le candidat socialiste, François Hollande, sur RTL.

Dans un communiqué, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, estime que ces actes ignobles "démontrent une fois de plus comment des propos de division, d'exclusion, de xénophobie, portés par des responsables politiques peuvent entraîner des exactions aussi insupportables".

Marine Le Pen a pris ses distances mardi avec son père, accusé d'avoir lu devant des cadres du Front national un poème de l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach et cité sur une vidéo des maximes de Benito Mussolini.

Elle a toutefois jugé excessifs les reproches adressés à son père. "Ça choque quand c'est Jean-Marie Le Pen", a-t-elle dit, assurant que le "livre de chevet" de Nicolas Sarkozy était "Céline", dont les écrits antisémites lui ont valu d'être condamné pour collaboration à la Libération.

Jean-Baptiste Vey et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

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