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Marine Le Pen passe à l'offensive sur l'immigration

Marine Le Pen et son équipe de campagne ont décidé d'adopter une stratégie offensive pour empêcher le président sortant Nicolas Sarkozy de s'emparer des thèmes de prédilection du Front national comme il l'avait fait lors de la présidentielle de 2007. La c

Marine Le Pen et son équipe de campagne ont décidé d'adopter une stratégie offensive pour empêcher le président sortant Nicolas Sarkozy de s'emparer des thèmes de prédilection du Front national comme il l'avait fait lors de la présidentielle de 2007. La c - -

par Gérard Bon LILLE (Reuters) - Qualifiant Nicolas Sarkozy de "Monsieur plus de l'immigration", Marine Le Pen et son équipe de campagne ont...

par Gérard Bon

LILLE (Reuters) - Qualifiant Nicolas Sarkozy de "Monsieur plus de l'immigration", Marine Le Pen et son équipe de campagne ont décidé d'adopter une stratégie offensive pour empêcher le président sortant de s'emparer des thèmes de prédilection du Front national comme il l'avait fait lors de la présidentielle de 2007.

La candidate du FN a ainsi annoncé samedi, lors d'une convention à Lille, le lancement d'une procédure judiciaire pour "tromperie sur la marchandise" visant la viande halal, distribuée selon elle dans toute la région parisienne à l'insu des consommateurs.

Nicolas Sarkozy a lancé depuis l'annonce de sa candidature la semaine dernière une offensive droitière, proposant notamment des référendums sur l'immigration et la formation des chômeurs.

"Nicolas Sarkozy tente de renouveler 2007 en allant sur nos thèmes, ça nous oblige à une stratégie offensive. Nous n'avons pas l'intention de le laisser faire", explique Nicolas Bay, porte-parole et conseiller pour l'immigration de Marine Le Pen.

Il estime que la "dynamique" est aujourd'hui du côté de la chef de file du FN, contrairement à 2007 où l'actuel chef de l'Etat avait réussi à "siphonner" une partie de l'électorat de Jean-Marie Le Pen. Et qu'il sera plus facile de lui opposer son bilan en matière d'immigration et de sécurité, que le FN juge "catastrophique".

Marine Le Pen avait mis quelque peu en veilleuse, jusqu'à la semaine dernière, les "fondamentaux" du FN pour privilégier le volet économique et social car elle voulait coller à la crise de l'euro.

"Cela a permis de faire connaître son programme économique", souligne Nicolas Bay.

Ce programme économique, sous-tendu par une sortie concertée de l'euro, est très critiqué par ses adversaires et des économistes, qui estiment qu'il porterait un coup sévère aux finances des Français.

"VICTIME D'UNE CARICATURE"

"Je suis victime d'une caricature de mon programme. Sur la crédibilité économique, regardez les sondages ! Je ne suis pas sûre que les chiffres que le président sortant obtient soient supérieurs aux miens", répond la présidente du FN.

Concernant l'immigration, la candidate et ses partisans vont insister tout au long de la campagne sur l'ampleur de l'immigration légale, qu'ils chiffrent à un million de personnes pendant la durée du quinquennat sur la base des propres données du ministère de l'Intérieur.

Marine Le Pen s'est engagée, si elle était élue, à réduire à 10.000 par an le nombre d'entrées en France, contre plus de 200.000 aujourd'hui.

Pour ce faire, elle a décliné un arsenal de mesures restrictives, notamment la suppression du droit du sol et du regroupement familial, ainsi que l'interdiction de toute régularisation de sans-papiers.

Les stratèges du FN chiffrent le coût annuel de l'immigration en France entre 35 et 75 milliards d'euros, une fourchette tirée d'études là aussi controversées.

"Nous, ce qu'on veut d'abord, c'est supprimer les pompes aspirantes de l'immigration", explique Nicolas Bay, en égrenant les aides sociales susceptibles, selon lui, d'attirer les étrangers en France. Parmi elles, l'aide médicale d'Etat, l'allocation de solidarité pour les personnes âgées et l'accès aux logements sociaux.

Marine Le Pen a également durci le ton, depuis son discours du 12 février à Strasbourg, sur la laïcité, un thème lui permettant de cibler en priorité le "fondamentalisme islamique", qui, contrairement aux "juifs" ou aux protestants", exerceraient "des pressions ou des menaces pour faire changer la loi de la République".

Le FN s'engage à prohiber toute nourriture halal des cantines scolaires et à interdire le port du voile à tout usagère des services publics.

Edité par Patrick Vignal

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