Marine Le Pen s'en prend aux "marchés fous de cupidité"

Marine Le Pen appelle Nicolas Sarkozy et le gouvernement à cesser de courir derrière des marchés "devenus fous de cupidité" et à "reprendre le gouvernail" de la France. La présidente du Front national, qui dit être revenue de vacances en raison de la grav - -
NANTERRE, Hauts-de-Seine (Reuters) - Marine Le Pen a appelé jeudi Nicolas Sarkozy et le gouvernement à cesser de courir derrière des marchés "devenus fous de cupidité" et à "reprendre le gouvernail" de la France.
La présidente du Front national, qui dit être revenue de vacances en raison de la gravité de la crise financière, a toutefois douté que les milieux financiers laissent au chef de l'Etat "le temps d'arriver jusqu'à la présidentielle."
"En rien Nicolas Sarkozy ne protège la France et les Français, bien au contraire. Il ne fait que les précipiter sous le joug des marchés et il les emmène vers la ruine", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse au siège de son parti, à Nanterre.
Marine Le Pen, qui espère accéder au second tour de la présidentielle de 2012 et est créditée de 18% à 20% dans de récents sondages, tente depuis plusieurs mois de gagner en crédibilité sur le plan économique.
Elle prévient qu'elle s'opposera avec force à toute tentative de "fédéralisation" de la zone euro pour sauver la monnaie unique et appelle Nicolas Sarkozy à s'engager devant les Français à ne pas suivre cette voie.
"La fédéralisation de l'Union européenne, ce serait non seulement la ruine généralisée, mais à terme la guerre", a-t-elle prédit.
La dirigeante du FN a répété vendredi le credo de son parti en faveur d'une sortie de l'euro et lancé une série de propositions visant à désendetter la France avec un retour à un "taux supportable" de 30% du PIB d'ici 2025.
"QUITTONS LE SOL AFGHAN ET LE CIEL LIBYEN"
Alors que Nicolas Sarkozy doit se rendre vendredi à Toulon pour le retour d'opérations du porte-avions Charles-de-Gaulle, la dirigeante du FN a dénoncé le coût "des guerres meurtrières et inutiles" menées "pour plaire à Washington" tant en Libye qu'en Afghanistan.
"Quittons le sol afghan et le ciel libyen dès le 1er septembre", a-t-elle dit.
Marine Le Pen, pour qui "l'euro est mort", demande également à l'exécutif français de revenir sur le plan de renflouement de la Grèce décidé le 21 juillet à Bruxelles et qui "alourdira de 15 milliards supplémentaires", dit-elle, la dette publique.
"La France ne doit plus verser un seul centime aux pays de la zone euro victimes de la monnaie unique. Chaque milliard versé est un milliard brûlé dans l'incendie de la dette", a-t-elle estimé.
Parmi les mesures de désendettement, Marine Le Pen a remis en avant le coût, selon elle, de l'immigration régulière et irrégulière, qu'elle évalue à une trentaine de milliards par an.
Elle entend ainsi réduire le nombre des permis de séjour accordés chaque année de 200.000 à 20.000.
Dans le même esprit, la responsable frontiste veut croiser les fichiers fiscaux et sociaux et mener une "grande opération de contrôle" des cartes Vitale, permettant d'accéder aux soins.
Selon elle, 10 millions de fausses cartes Vitale sont en circulation, un chiffre qu'elle dit avoir obtenu par déduction d'un rapport de l'Inspection des affaires sociales.
Marine Le Pen, qui détaillera dans quelques mois son projet fiscal, veut d'ores et déjà faire en sorte que la France ne soit plus un "paradis fiscal" pour les très grands groupes et les grandes fortunes.
"Il n'est pas normal que dans notre pays, les grands groupes du CAC 40 ne paient en moyenne que 8% d'impôts sur les sociétés", a-t-elle dit.
Gérard Bon, édité par Patrick Vignal