RMC

Marseille: ils louaient des appartements insalubres à des touristes grâce à AirBnB

RMC
L'immeuble, situé rue Molière, à quelques encablures du Vieux-Port, était sous arrêté de péril depuis le 28 avril 2017.

Le propriétaire de trois appartements situés dans un immeuble sous arrêté de péril à Marseille, mais loués sur AirBnB, a été placé en garde-à-vue et une information judiciaire ouverte pour mise en danger de la vie d'autrui.

L'immeuble, situé rue Molière, à quelques encablures du Vieux-Port, est sous arrêté de péril depuis le 28 avril 2017, arrêté notifié aux propriétaires le 3 mai. Depuis cette date le propriétaire de trois appartements dans ce bâtiment continuait pourtant à les louer à des touristes de passage, via la plateforme AirBnB, a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Mercredi, une information judiciaire a été ouverte dans ce dossier, pour "mise en danger de la vie d'autrui et non respect d'une interdiction d'habiter et d'utiliser des locaux". L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale.

Le propriétaire, d'une soixantaine d'années, a été présenté à un juge d'instruction. Le parquet a requis son placement en détention provisoire, a précisé M. Tarabeux.

Un autre dossier du même type avait été ouvert par la justice marseillaise mi-novembre avec le placement en détention provisoire du copropriétaire d'un autre immeuble sous arrêté de péril, rue d'Anvers (13e arrondissement). Lui aussi passait par des plateformes de location provisoire pour deux appartements qu'il y possédait.

Depuis le drame de la rue d'Aubagne et la mort de huit personnes dans l'écroulement de deux immeubles, le 5 novembre 2018, au coeur du quartier de Noailles, près du Vieux-Port, plus de 330 arrêtés de péril grave et imminent ont été pris par la municipalité, entraînant l'évacuation de 3.200 personnes de quelque 370 immeubles.

Le drame de la rue d'Aubagne avait mis en lumière le phénomène du logement indigne et insalubre à Marseille, où 100.000 personnes vivent dans des "taudis", selon la Fondation Abbé Pierre.

La rédaction de RMC (avec AFP)