Moral des patrons: ça va mieux, mais pas d'embauches pour autant

Le moral des patrons est au beau fixe dans l'industrie, selon les derniers indicateurs de l'Insee. - Frederick Florini - AFP
Les chiffres du chômage en mars seront annoncés ce lundi à 18h. Personne ne s'est risqué à annoncer une baisse du nombre de chômeurs. Et pourtant, les patrons l'assurent, ça va mieux. Dans l'industrie en tout cas, le moral des chefs d'entreprise s'améliore, d'après les enquêtes de conjoncture économique publiées jeudi dernier par l'Insee.
RMC a rencontré Jean-Paul Simon, dirigeant d'une entreprise de transport de 50 salariés qui travaille avec les industriels de l’Étang de Berre, a retrouvé le sourire. La raison ? La reprise économique, qui se fait (enfin) ressentir. "Ça se traduit par une augmentation de notre volume d'activité de l'ordre de 20%, détaille-t-il. On a retrouvé une allure de croisière d'avant la crise".
"On a retrouvé une allure de croisière d'avant la crise"
Les patrons français profitent de plusieurs facteurs. Le cours de l’euro en baisse, ce qui avantage les entreprises exportatrices. Ensuite, le prix du baril de pétrole recule, ce qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises. Enfin, la baisse des taux d’intérêts, impulsée par la Banque centrale européenne (BCE), qui permet aux entreprises de respirer un peu.
Tous les voyants sont au vert, mais Jean-Paul Simon préfère rester prudent. "J'espère que ça se confirmera, mais rien ne peut nous le garantir. Il y a trop d'incertitudes pour nous motiver à relancer des embauches massives".
"Trop d'incertitudes pour embaucher"
Thibault Lanxade vice-président du Medef, le confirme: il faudra encore attendre avant de voir les entreprises embaucher, et le chômage reculer. "Il est heureux de voir qu'il y a des signes d'embellie, mais de là à dire que la crise est derrière nous, non", tempère le numéro 2 du Medef. "Tout ceci va profiter aux grands groupes, mais avant que tout cela retombe au niveau des PME françaises, ça va prendre du temps", prévient-il. C'est pourquoi, pour Thibault Lanxade, "2015 va être compliquée pour les entrepreneurs, qui ne vont pas embaucher ni restaurer la compétitivité de leur entreprise".