Nadine Morano sur RMC: "Nicolas Sarkozy doit arrêter d'instrumentaliser mes propos"

Nadine Morano vide son sac. La députée européenne Les Républicains a vivement réagi ce vendredi chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC aux propos du chef de son parti Nicolas Sarkozy, la veille. "Tant que je serai président de notre famille, personne ne portera le drapeau de ma famille en prétendant que la France, c'est une race", a averti Nicolas Sarkozy, en meeting à Béziers. "Je n'ai jamais dit ça (que la "France est une race") et il faut que Nicolas Sarkozy arrête d'instrumentaliser mes propos pour se justifier d'une décision qui est stupide et grotesque", a-t-elle dénoncé, en faisant référence à son exclusion de la campagne des régionales. Une décision qu'elle juge "stupide et grotesque".
Pour Nadine Morano, il ne s'agit rien de moins que d'une "machination politique". "J'ai fait référence à la phrase du général de Gaulle en disant que la France est un pays de race blanche, évidemment composée de tous ses enfants quels que soient leurs croyances, leurs couleurs, leurs origines", se défend-elle.
"Je ne laisserais pas Sarkozy me faire passer pour raciste"
"Je ne savais pas que pour être des Républicains, il y avait un bréviaire de mots interdits", raille la députée européenne. Elle prévient: "Je ne laisserai pas Nicolas Sarkozy me faire passer pour quelqu'un qui serait raciste. Quand il viendra faire un meeting en Lorraine, je monterai sur scène pour dire 'ça suffit'".
Nadine Morano ajoute qu'elle n'est pas la seule à faire "des maladresses", citant notamment Nicolas Sarkozy. "S'il fallait écouter toutes les phrases mal tournées qu'il a faites : quand il a comparé les migrants à une fuite d'eau et j'en passe et des meilleurs. Si je faisais le catalogue des maladresses, il y a un paquet de politiques qui devraient être exclus des têtes de liste". "Quand je vois NKM dire 'les climato-sceptiques sont des connards'... Il faut que l'on soit juste avec tout le monde. Évidemment qu'elle doit être sanctionnée".
"Si Sarkozy veut me virer, qu'il le fasse !"
Pour l'instant, elle n'envisage pas de quitter Les Républicains. "Si Nicolas Sarkozy souhaite me virer des Républicains, qu'il le fasse, mais c'est lui qui met le trouble dans sa famille politique. Il aurait dû calmer le jeu (…). Nicolas Sarkozy n'est pas un patron, il est président d'un parti et il doit être garant de la liberté d'expression et du débat".
Elle l'assure : "La majorité des gens avaient bien compris ce que je voulais dire. C'est une cabale politique organisée par les centristes locaux, que Nicolas Sarkozy est tombé les deux pieds dedans, et c'est une faute politique majeure. Les militants sont très troublés".