Natalité et attentats: "Une grossesse sereine, pas possible dans ce contexte"

L'Insee confirmera ou non en janvier si les attentats de janvier ont eu une influence sur la natalité. (Photo d'illustration) - AFP
Les attentats ont-ils une influence sur la natalité? Cela pourrait être l'une des explications à la baisse du nombre de naissances, constatée en octobre et en novembre 2015, soit neuf mois après les attentats de janvier. Un décompte a été fait auprès de nombreuses maternités privées en France, et partout on a constaté une chute du nombre de naissances par rapport à l'année précédente, pour les mois d'octobre et novembre: une baisse de 5% dans le Rhône, de 7% en Paca et jusqu'à 10% en Alsace.
"J'angoisse déjà pour mes deux enfants"
Et les attentats du 13 novembre n'ont pas dû améliorer les choses. Dans ce climat anxiogène, certaines mamans font le choix de reporter une grossesse. Amara est une parisienne de 28 ans. Déjà maman de deux garçons, elle s'apprêtait à mettre en route un petit troisième cet hiver. Mais depuis les attentats du 13 novembre, le projet qui n'est plus d'actualité.
"Je vois à quel point j'angoisse pour mes deux que j'ai déjà", confie-t-elle à RMC. "Donc forcément, un troisième dans ce contexte-là… Non, cela ne me donne pas envie. Une grossesse, ça se vie sereinement. Et on a envie de pouvoir aller marcher, sur Paris, faire nos boutiques pour la naissance du petit sans angoisser. Et là, ce n'est possible, sincèrement. On a peur".
L'Insee confirmera ou non la tendance en janvier
Les attentats peuvent-ils freiner durablement l'envie de faire des enfants? Difficile pour l'heure de répondre à cette question. Mais ce qui est certain, c'est qu'une nette baisse s'observe un peu partout en France. Ce qui n'est pas sans inquiéter Jean-Loup Durousset, patron d'une maternité à Lyon.
"Si les événements de janvier, qui certes étaient conséquents, ont eu déjà cet impact sur 2015, on a tous vécu extrêmement douloureusement les événements de novembre", explique-t-il. "Et on peut penser que juillet, août et septembre seront encore plus faibles, et que la portée sera plus grande encore".
Cette tendance à la baisse pourrait cependant ne pas durer. L'Insee confirmera, ou non, cette tendance en janvier prochain. Une fois le choc dissipé, Amara, elle, fera son troisième enfant.