Nicolas Sarkozy juge le FN compatible avec la République

Lors d'un meeting à Longjumeau, dans l'Essonne, Nicolas Sarkozy a défendu mardi le droit de s'adresser aux électeurs du Front national, dont il a un besoin impératif pour l'emporter le 6 mai, en déclarant que ce parti était "compatible avec la République" - -
LONGJUMEAU, Essonne (Reuters) - Nicolas Sarkozy a défendu mardi le droit de s'adresser aux électeurs du Front national, dont il a un besoin impératif pour l'emporter le 6 mai, en déclarant que ce parti était "compatible avec la République".
"S'il y a une candidate du Front national, c'est qu'elle avait le droit d'être candidate. Ce vote n'est pas répréhensible. S'il était répréhensible, la République lui aurait interdit de se présenter'", a-t-il dit avant de prendre la parole lors d'un meeting à Longjumeau, dans l'Essonne.
"A partir du moment où vous vous présentez aux élections, où vous avez le droit de vous présenter aux élections, vous êtes compatible avec la République", a ajouté le président candidat, qui s'adressait à des journalistes.
Alors qu'il avait réussi en 2007 à capter dès le premier tour une large part des électeurs du Front national, ce qui l'avait mis en position idéale pour l'emporter, Nicolas Sarkozy, a été relégué dimanche en deuxième position du premier tour de la présidentielle, pénalisé par une forte poussée du vote FN.
Il a estimé que celle-ci traduisait un vote de crise et a entamé sa campagne du deuxième tour en déclarant vouloir s'adresser à la "France qui souffre", mettant en avant des thèmes comme l'immigration, la sécurité et la dénonciation de l'assistanat qui ont un écho dans cet électorat.
"Quels thèmes seraient tabou ? Je m'évertue à dire depuis le début de ma campagne il y a trois mois que le meilleur service à rendre aux extrêmes c'est de considérer qu'il y a des thèmes tabou dont on n'a pas le droit de parler", a-t-il déclaré mardi.
"Vous considérez qu'il faut reprocher aux gens d'avoir fait ce vote ou est-ce qu'il faut essayer de le comprendre ? Moi je pense qu'il faut le comprendre et en tirer les conséquences."
Emmanuel Jarry avec Yann Le Guernigou, édité par Patrick Vignal