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Nicolas Sarkozy propose une loi d'orientation pour la Polynésie

Le président Nicolas Sarkozy promet, dans une interview à la Dépêche de Tahiti, de faire voter une "grande loi d'orientation" pour le développement économique et social de la Polynésie française, s'il est réélu le 6 mai. /Photo prise le 5 avril 2012/REUTE

Le président Nicolas Sarkozy promet, dans une interview à la Dépêche de Tahiti, de faire voter une "grande loi d'orientation" pour le développement économique et social de la Polynésie française, s'il est réélu le 6 mai. /Photo prise le 5 avril 2012/REUTE - -

PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy promet, dans une interview à la Dépêche de Tahiti, de faire voter une "grande loi d'orientation"...

PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy promet, dans une interview à la Dépêche de Tahiti, de faire voter une "grande loi d'orientation" pour le développement économique et social de la Polynésie française, s'il est réélu le 6 mai.

L'économie de cette collectivité territoriale française d'Outre-mer de 270.000 habitants est paralysée par une instabilité et des rivalités politiques locales chroniques.

"Si je suis réélu, je proposerai une grande loi d'orientation pour le développement économique et social de la Polynésie française au Parlement", déclare le chef.

Cette loi "fixera très clairement les engagements des uns et des autres, au premier rang desquels l'État", ajoute-t-il. "Pour cela, il faut que nous arrivions à avoir des débats plus apaisés qu'aujourd'hui. C'est désormais une question vitale pour les Polynésiens."

Le président indépendantiste de ces 118 îles réparties en cinq archipels éparpillés sur 2,5 millions de km2, Oscar Temaru, en guerre contre l'Etat français, veut inscrire la Polynésie française sur la liste de l'ONU des pays à décoloniser.

"Je ne crois pas que l'urgence soit là aujourd'hui", répond Nicolas Sarkozy, qui reproche notamment à Oscar Temaru d'avoir rejeté ses récentes propositions de création d'emplois en Polynésie française.

"Avec lui, tout est toujours demain. Les Polynésiens veulent des réponses pour aujourd'hui", ajoute Nicolas Sarkozy.

Il se prononce pour une pause dans l'évolution institutionnelle de la Polynésie française, déjà dotée, selon lui, "du plus large degré d'autonomie de toute la République".

"Je ne pense pas que les Polynésiens ressentent comme une urgence le fait que nous engagions un débat institutionnel alors que la situation sociale est aujourd'hui critique", ajoute-t-il.

Nicolas Sarkozy n'exclut pas une future introduction de l'euro dans les territoires français du Pacifique mais rejette en revanche l'idée d'une dévaluation du franc pacifique.

"Sur l'euro, pourquoi pas ? Je sais que les Polynésiens y sont favorables, d'autres territoires du Pacifique sont plus hésitants, discutons-en", dit le président de la République. "En réalité, le franc pacifique est déjà indexé sur l'euro, il ne faut donc pas attendre d'effet d'entraînement massif de cette décision sur l'économie."

"En revanche, je ne suis clairement pas favorable à une dévaluation du franc pacifique, qui aurait des conséquences catastrophiques en Polynésie", ajoute-t-il. "Ce serait un facteur de renchérissement des prix très important et cela viendrait écorner durablement la crédibilité de cette monnaie(...) Il ne faut pas ajouter une crise monétaire aux autres crises que connaît aujourd'hui la Polynésie."

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

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