"On a un sentiment de peur": l'inquiétude des habitants de Nantes après de nombreuses fusillades

La ville a connu pas moins de cinq fusillades en cinq jours. Des associations et habitants de la ville ont organisé une marche ce dimanche pour dire stop à la violence.

Depuis plusieurs jours, Nantes est le théâtre d’une guerre entre quartiers. En seulement cinq jours, cinq fusillades ont été décomptées. Lors de la dernière expédition punitive dans la nuit de lundi à mardi, c'est un jeune homme de 24 ans qui a été abattu dans un bar à chicha du centre-ville. Au total, les fusillades ont fait un mort et six blessés. 

Les habitants n'en peuvent plus. Bouchra Akdim est la présidente d'un club de foot du quartier Bellevue. Avec d'autres associations, elle a décidé d'organiser cette marche pour dire stop aux violences.

"On parle de blessés graves, de morts, d’armes de guerre, on a un sentiment de peur parce qu’on se dit que là, on était pris pour cible des personnes innocentes. Donc on peut être la cible de balles perdues. Un de nos propres enfants peut être blessé gravement à cause de ces guerres qui sévissent dans le quartier", explique-t-elle. 

Deux hommes arrêtés

Abdelaziz est père de 5 enfants. Il nous explique comment leur quotidien a changé ces dernières semaines.

"D’habitude, ils font ce qu’ils veulent, et on les laisse parce que c’est une grande famille, le quartier, tout le monde se connaît. Mais là avec ces évènements, on a changé la façon d’éduquer nos enfants, les sorties surtout", confie-t-il. 

Il va participer, cet après-midi, à la marche de l'espoir initiée par différents acteurs associatifs et habitants des quartiers de Nantes. Bouchra Akdim espère être entendue. "Nous ce qu’on voulait envoyer, c’était un message fort pour dire à nos jeunes, on est là", indique la responsable associative. 

Ensemble et en silence, ils convergeront vers la place Royale au centre de Nantes. Selon Ouest-France, deux hommes qui auraient un lien avec la dernière fusillade, qui a fait un mort, ont été interpellés samedi.

Martin Juret et Yonah Pecnard avec Guillaume Descours